Centrale de Tricastin, dans la Drôme, en juillet 2013. | PHILIPPE DESMAZES / AFP

Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a estimé, mardi 22 novembre, dans une interview au Figaro, à un mois environ le temps nécessaire pour autoriser ou non le redémarrage des centrales mises à l’arrêt après la découverte, au printemps 2015, d’un défaut dans la cuve du futur réacteur pressurisé européen (ou EPR) de Flamanville (Manche).

Le président de l’ASN a déclaré que « la situation du nucléaire en France [était] très préoccupante ». Actuellement, douze réacteurs sont à l’arrêt ou en passe de l’être ; ce qui fait craindre que la France ne puisse faire face aux pics de demande d’électricité de l’hiver.

Concentration en carbone

L’ASN a en effet lancé une vaste campagne d’inspection du parc nucléaire français. Les contrôles menés portent sur des fonds de générateurs de vapeur pouvant présenter une zone de concentration importante en carbone risquant de conduire à des propriétés mécaniques plus faibles qu’attendues.

Pierre-Franck Chevet estime également à un mois supplémentaire le délai nécessaire pour que les réacteurs autorisés à redémarrer redeviennent opérationnels et atteignent leur pleine puissance, à savoir en janvier 2017. Sept réacteurs EDF doivent reprendre la production le 31 décembre : Dampierre 3 (900 mégawatts), Civaux 2 (1 500 mégawatts), Tricastin 4 (900 mégawatts), Gravelines 2 (900 mégawatts), Bugey 4 (900 mégawatts), Tricastin 1 et Tricastin 3 (900 mégawatts chacun). La France dépend des 58 réacteurs français d’EDF pour 75 % de ses besoins en électricité.