Un gendarme se dirige vers un véhicule de l’identification judiciaire, le 27 novembre, près de Tarascon-sur-Ariège. | PASCAL PAVANI / AFP

Le parquet de Toulouse a ouvert, lundi 28 novembre, une information judiciaire pour « homicide volontaire » aggravé après la mort d’un gendarme, percuté par un véhicule lors d’une course-poursuite ce week-end dans l’Ariège, a annoncé le procureur de Toulouse.

« Nous retenons les faits d’homicide volontaire avec une double circonstance aggravante », a dit Pierre-Yves Couilleau, lors d’une conférence de presse : à savoir la « qualité de militaire de la gendarmerie nationale » de la victime, et le « mode opératoire » ainsi que le « passé judiciaire du mis en cause ».

Le gendarme a été « violemment et délibérément » percuté, samedi soir, lors d’une course-poursuite par un automobiliste, avait expliqué dimanche la procureure de Foix. « Il a fui pour ne pas avoir à répondre une nouvelle fois de faits d’interdiction de séjour en Ariège et de conduite sans permis », a pour sa part précisé le procureur de Toulouse.

Interdiction de séjour dans l’Ariège

Le parquet a requis un placement sous mandat de dépôt à l’encontre du suspect, âgé de 31 ans, qui devait être présenté devant un juge d’instruction dans la soirée. Le suspect, placé en garde à vue peu après les faits, « conteste l’homicide volontaire », a précisé le procureur Couilleau.

Le major Christian Rusig, 55 ans, commandant de la brigade de Tarascon-sur-Ariège, huitième gendarme tué dans l’exercice de ses fonctions en 2016, est mort, dimanche à Toulouse, des suites de ses blessures.

Le suspect, né le 15 décembre 1985 dans l’Ariège, a été condamné à vingt-quatre reprises pour des atteintes aux biens et aux personnes, et se trouvait sous le coup d’une interdiction de séjour dans le département, prononcée par le tribunal correctionnel de Foix en septembre 2014.

« Le conducteur du véhicule devra répondre devant la justice de cet acte inqualifiable. Ce drame confirme les risques que prennent chaque jour les gendarmes et les policiers pour protéger les Français », avait déploré dimanche le président de la République, François Hollande, adressant « à la famille, aux proches et aux collègues de ce gendarme ses plus sincères condoléances et son soutien ».