Au sud de Tal Afar, le 29 novembre. | AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Près d’un demi-million d’habitants de la ville irakienne de Mossoul sont confrontés à une pénurie d’eau potable aux « conséquences catastrophiques », a prévenu mercredi 30 novembre la coordinatrice des opérations humanitaires de l’Organisation des Nations unies en Irak, Lise Grande.

Cette pénurie « va avoir des conséquences catastrophiques pour les enfants, les femmes et les familles » restés dans la ville, en proie aux combats entre forces irakiennes et djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), souligne Mme Grande.

Le réseau de distribution d’eau de la ville a été endommagé dans les combats menés depuis six semaines par l’armée, appuyée par une coalition internationale, pour déloger les djihadistes de leur dernier grand bastion irakien.

Plus d’eau courante depuis des jours

Dans les quartiers est de Mossoul, dont les unités d’élite irakiennes reprennent progressivement le contrôle, les habitants assurent ne plus avoir d’eau courante depuis des jours. « On n’a plus d’eau ni d’électricité, on boit l’eau des puits mais ça ne suffit pas », témoigne Mohamed Khalil, 25 ans, un résident du quartier d’Al-Khadraa récemment libéré. « L’eau est encore plus importante que l’électricité, parce que les générateurs ont besoin d’eau pour fonctionner », explique Abou Ali, résident d’un autre quartier de l’est de Mossoul.

Depuis le lancement de l’offensive contre l’EI, le 17 octobre, plus de 70 000 personnes ont fui les combats, mais plus d’un million de personnes habitent toujours la grande métropole du nord de l’Irak, dont près de 600 000 dans l’est de Mossoul. Le manque d’eau potable, qui vient s’ajouter à une pénurie de vivres, pourrait toutefois entraîner un exode massif hors de Mossoul.

L’hôpital de Gogjali, à la sortie est de Mossoul, commence à voir arriver « des cas de diarrhées et de crampes intestinales, surtout chez les enfants, à cause de l’eau non potable » consommée dans la ville, rapporte une source médicale.