Un mannequin à l’effigie de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye lors d’une manifestation appelant à sa démission à Séoul, le 30 novembre. | JUNG YEON-JE / AFP

Le parti au pouvoir en Corée du Sud a demandé jeudi 1er décembre à Park Geun-hye, engluée dans un retentissant scandale de corruption, d’accepter de quitter la présidence en avril, dans la perspective d’une élection anticipée en juin. Les 128 députés du Saenuri ont approuvé à l’unanimité l’idée de donner une semaine à la dirigeante pour accepter cette offre, au risque d’être la cible d’une humiliante procédure de destitution.

Le chef de la formation au Parlement, Chung Jin-suk, a expliqué que ce calendrier est le plus approprié pour assurer une passation de pouvoir sans heurt et donner suffisamment de temps aux différents partis pour préparer la présidentielle, qui serait avancée de six mois.

Park Geun-hye a vu sa popularité dégringoler à mesure des révélations et des avancées du parquet enquêtant sur son ancienne confidente, Choi Soon-sil, accusée d’avoir profité de ses liens avec la chef de l’Etat pour extorquer des sommes astronomiques à diverses entreprises. Le parquet accuse la présidente de complicité.

Manifestations monstres

Menacée d’une procédure de destitution, Mme Park s’est dite prête mardi à quitter le pouvoir avant la fin de son mandat prévue en 2018, et précisé qu’elle s’en remettrait au Parlement. Cette déclaration aura finalement semé la zizanie chez les parlementaires sur la question de la destitution, qui implique une majorité des deux tiers.

L’opposition, qui compte avec les indépendants une majorité de 171 sièges sur 300 à l’Assemblée, était auparavant parvenue à convaincre un nombre suffisant de députés du Saenuri du bien-fondé de ce processus.

« Si la présidente accepte de partir fin avril, il n’y a plus besoin de la destituer », a déclaré le député du Saenuri Kim Moo-sung, qui était initialement partisan de la destitution. Les élus de la formation veulent laisser jusqu’à jeudi prochain à la présidente pour accepter leur proposition : « Dans le cas contraire, nous n’aurons d’autre choix que de participer au vote le vendredi suivant d’une motion de destitution. »

Mais ce calendrier est loin de faire l’unanimité. Le Parti démocratique, principal mouvement de l’opposition, plaide pour le départ de Mme Park « dès que possible ». Des manifestations populaires monstres se succèdent depuis plusieurs semaines pour exiger le départ de la présidente. Ses opposants ont annoncé de nouveaux rassemblements pour samedi.