Un sommet du Mercosur, en 2015. | Jorge Saenz / AP

Les quatre pays fondateurs du Mercosur – Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay – ont suspendu le Venezuela du bloc sud-américain pour non-respect de la charte du marché commun sud-américain, a annoncé jeudi soir 1er décembre à l’Agence France-presse (AFP) une source au sein du gouvernement brésilien.

Ces pays ont adressé au Venezuela un « courrier » lui notifiant que ses droits au sein du Mercosur étaient « suspendus », a déclaré cette source jointe par téléphone depuis Rio de Janeiro, sous le sceau de l’anonymat.

Cette décision intervient à l’expiration de l’ultimatum de trois mois lancé en septembre aux autorités de Caracas pour qu’elles adaptent leur législation à la charte du marché commun sud-américain.

Les ministres des affaires étrangères des quatre pays fondateurs ont « rédigé des rapports concluant que le Venezuela n’a pas respecté ses engagements », a expliqué cette source. Le Mercosur n’a pas encore annoncé officiellement sa décision, probablement parce qu’elle n’a « pas encore été » reçue formellement par Caracas.

Tensions

La suspension du Venezuela du Mercosur était dans l’air depuis que les quatre pays fondateurs avaient bloqué en septembre l’accès de Caracas à la présidence semestrielle du bloc sud-américain. Ces pays avaient alors décidé d’assumer collégialement cette présidence tournante.

Ils avaient exhorté le président vénézuélien Nicolas Maduro de se conformer, avant décembre, à toutes les règles d’adhésion au Mercosur, comme la libre circulation des marchandises et la « clause démocratique ».

« Quand un pays signe un accord international, il doit se plier à la législation interne ou formuler des réserves, et le Venezuela n’a pas exprimé de réserves », avait anticipé le 21 novembre le ministre paraguayen des affaires étrangères, Eladio Loizaga.

La ministre vénézuélienne des affaires étrangères, Delcy Rodriguez, avait pourtant indiqué mardi dans une lettre à ses homologues que Caracas était prête à adhérer à l’un des accords commerciaux en attente, relatif aux barrières douanières communes et à la libre circulation des biens.

« Nous n’en sortons pas et on ne nous en sort pas », avait-elle commenté, lançant « un appel aux peuples des capitales du Mercosur à défendre le Venezuela, parce que cela veut dire défendre les plus grands idéaux d’intégration, d’union et de coopération ».

Les tensions entre le gouvernement bolivarien de M. Maduro et ses partenaires régionaux se sont fortement dégradées au fur et à mesure que le régime se raidissait face à ses opposants et que des gouvernements libéraux de centre-droit arrivaient au pouvoir dans la région.