Dévaluation, déploiement militaire en mer de Chine… Donald Trump critique Pékin
Dévaluation, déploiement militaire en mer de Chine… Donald Trump critique Pékin
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Pendant sa campagne électorale, le républicain a maintenu un ton de fermeté à l’égard de la Chine.
« Est-ce que la chine nous a demandé si c’était bien de dévaluer leur monnaie, de lourdement taxer nos produits importés dans leur pays ou de bâtir un vaste complexe militaire en mer de Chine méridionale ? Je ne crois pas ! », a dit Donald Trump sur Twitter. | © Mark Kauzlarich / Reuters / REUTERS
Le président américain élu Donald Trump ne fait rien comme ses prédécesseurs. Dimanche soir, sur Twitter, il s’est lancé dans une attaque en règle de la politique des changes et militaire de la Chine.
Deux tweets agressifs
M. Trump, qui a maintenu un ton de fermeté à l’égard de la Chine durant sa campagne électorale, a notamment accusé la Chine de dévaluer sa monnaie pour mieux concurrencer les entreprises américaines et de se renforcer dans le Pacifique.
« Est-ce que la chine nous a demandé si c’était bien de dévaluer leur monnaie (ce qui complique la tâche de nos entreprises pour être compétitives), de lourdement taxer nos produits importés dans leur pays (les Etats-Unis ne les taxent pas) ou de bâtir un vaste complexe militaire en mer de Chine méridionale ? Je ne crois pas ! »
Vendredi, M. Trump a accepté de s’entretenir au téléphone avec la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen, mettant ainsi fin à quarante ans de tradition diplomatique américaine et provoquant une réaction outrée de Pékin. Les proches du président élu se sont évertués à éteindre cet incendie diplomatique avec la Chine.
Minimiser la portée de ces déclarations
Le vice-président élu Mike Pence a minimisé l’importance de cet échange en le qualifiant d’« entretien de courtoisie ». « A ce stade, ce n’était qu’un coup de fil […]. Quand il aura été investi comme commandant en chef, il exposera clairement la totalité de ses intentions. Les gens ne devraient pas surinterpréter la chose », a précisé Kellyanne Conway, chargée de la campagne électorale de M. Trump.
Dès samedi, Pékin a fermement rappelé qu’à ses yeux il « n’existe qu’une seule Chine » et que « Taïwan est une part inaliénable du territoire chinois ».
Prudence à Pékin
Dans l’attente d’une réaction officielle, les médias chinois restent prudents, à l’instar du Global Times, qui se contente de rappeler sur son site Internet à propos de la mer de Chine que « construire sur son territoire fait partie des attributs de la souveraineté ».
La presse chinoise critique surtout Taïwan. L’entretien téléphonique entre M. Trump et Mme Tsai a reçu « une importance qu’il ne mérite pas », estime China Daily, qui y voit simplement le signe de « l’inexpérience de Trump et de son équipe de transition en matière d’affaires étrangères ».