Alliance de Facebook, Microsoft, YouTube et Twitter contre les « contenus terroristes »
Alliance de Facebook, Microsoft, YouTube et Twitter contre les « contenus terroristes »
Le Monde.fr avec AFP
Les quatre firmes vont créer une base de données commune comprenant les « empreintes » numériques des contenus retirés de leurs plateformes.
Twitter a annoncé avoir suspendu depuis mi-2015 plus de 360 000 comptes faisant la promotion du terrorisme.
Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube – filiale de Google/Alphabet – ont annoncé lundi 5 décembre un partenariat à l’échelle mondiale visant à identifier plus rapidement les « contenus à caractère terroriste » sur leurs plateformes, et ainsi freiner leur diffusion. Les quatre entreprises américaines ont prévu de créer une base de données commune comprenant les « empreintes digitales » numériques de photos ou vidéos de propagande et de recrutement retirées de leurs plateformes.
Aucun message ne sera toutefois retiré ou bloqué automatiquement : il reviendra à chaque entreprise d’évaluer si les contenus identifiés enfreignent ses propres règles. Chacune décidera également indépendamment des contenus qu’elle décide d’ajouter à la base commune. Elles précisent vouloir commencer avec les images et vidéos « les plus extrêmes et flagrantes », et donc « les plus susceptibles de violer les règles de toutes entreprises ».
« Chaque plateforme est différente »
Microsoft, Facebook, Twitter et YouTube disent en outre vouloir examiner comment impliquer d’autres firmes à l’avenir, mais insistent sur le fait que chacun des partenaires continuera de traiter de manière indépendante les demandes d’informations ou de retrait de contenus émanant des gouvernements ou des forces de l’ordre.
L’initiative intervient alors que les Etats-Unis, la Commission européenne et une série d’autres pays ont multiplié les appels ces derniers mois à ce que les réseaux sociaux intensifient leur lutte contre la propagande djihadiste en ligne.
Suite à ces appels, Twitter a notamment annoncé avoir suspendu depuis mi-2015 plus de 360 000 comptes faisant la promotion du terrorisme, et a observé une diminution de l’usage de sa plateforme par des utilisateurs soutenant les mouvements djihadistes.
Sinead McSweeney, vice-présidente chargée des politiques publiques du réseau social dans la région Europe/Moyen-Orient/Afrique, a précisé dans un message transmis à l’Agence France-Presse qu’une grande partie des comptes suspendus avaient été détectés par des moyens techniques, mais que le partage d’empreintes numériques avec la base de données commune se ferait « manuellement » et « de manière périodique ».
« Il n’y a pas une seule approche qui convienne à tous pour s’attaquer à ce type de matériel ; chaque plateforme est différente. »
Pas d’algorithme « magique »
La plupart des réseaux sociaux interdisent dans leurs règles d’utilisation les posts appelant à la violence ou faisant l’apologie du terrorisme.
Même s’ils ont amélioré leurs outils de détection automatique, les acteurs du secteur réaffirment régulièrement n’avoir pas d’algorithme « magique » pour identifier les contenus problématiques et se reposent beaucoup sur le signalement par leurs utilisateurs des éléments litigieux.
La diffusion en ligne de contenus de nature « terroriste » est « un problème pressant qui nécessite une attention particulière des entreprises technologiques », et justifie donc l’initiative commune annoncée lundi, a relevé une des firmes participantes. Elle a toutefois insisté sur le fait que cela ne représentait pas une « nouvelle norme ».