Les partisans du drapeau actuel considéraient qu’en changer serait un manque de respect pour les générations passées qui ont combattu et péri sous la bannière actuelle. | FRANK AUGSTEIN / AP

Les Néo-Zélandais ont massivement refusé de remplacer leur drapeau orné de l’Union Jack britannique par une nouvelle bannière arborant la fougère des All Blacks, selon des résultats préliminaires annoncés jeudi 24 mars.

La commission électorale néo-zélandaise a annoncé jeudi que 56,61 % des électeurs avaient plébiscité le drapeau actuel de la Nouvelle-Zélande depuis le début du XXsiècle au détriment d’un nouvel emblème, tandis que 43,16 % avaient voté pour le changement. La consultation, uniquement par voie postale, avait débuté le 3 mars pour s’achever jeudi à 19 heures (7 heures en France).

Revers pour le premier ministre

Le drapeau néo-zélandais est un rectangle bleu foncé avec l’Union Jack dans un coin et quatre étoiles rouges représentant la constellation de la Croix du Sud. Son challenger présentait la fameuse fougère argentée de l’équipe championne du monde de rugby des All Blacks sur un fond bleu, conservant les quatre étoiles de la Croix du Sud.

Ils ont infligé un camouflet au premier ministre, John Key, qui, fort du triomphe électoral de sa formation, le Parti national, en 2014, avait claironné qu’il était temps de bannir du drapeau national l’Union Jack qui symbolise l’ancien colonisateur britannique et d’adopter un étendard qui soit clairement identifiable comme celui de la Nouvelle-Zélande.

L'autre drapeau présentait la fameuse fougère argentée de l’équipe championne du monde de rugby des All Blacks sur un fond bleu, conservant les quatre étoiles de la Croix du Sud. | MARTY MELVILLE / AFP

Après dix-huit mois de débats passionnés, les électeurs étaient appelés depuis le début du mois à choisir entre la bannière actuelle – une « relique coloniale », selon M. Key – et le nouveau dessin : « Une serviette de plage laide », selon ses détracteurs.

« Je reconnais que certains seront déçus du résultat, mais la majorité des Néo-Zélandais s’est exprimée et nous devons tous accepter cette décision », a réagi dans un communiqué le vice-premier ministre, Bill English.

Critiques et soutien

Les détracteurs du référendum avaient dénoncé le coût du processus – 26 millions de dollars néo-zélandais (15,5 millions d’euros) –, qui avait impliqué la tenue d’un premier vote pour départager cinq propositions de nouveau drapeau.

Outre la présence de l’Union Jack, les critiques de la bannière néo-zélandaise déplorent sa ressemblance avec celle de l’Australie voisine. Ses partisans considèrent au contraire qu’en changer serait un manque de respect pour les générations passées qui ont combattu et péri sous la bannière actuelle.

La Nouvelle-Zélande est de facto indépendante du Royaume-Uni depuis 1907. Comme l’Australie, elle appartient néanmoins au Commonwealth, l’organisation qui réunit les anciennes possessions de l’Empire britannique, et la reine Elizabeth II en est le chef d’Etat. Pour certains Néo-Zélandais, la permanence de la monarchie est un anachronisme.