Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, le 14 avril 2018. / POOL / REUTERS

Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, s’est félicité des frappes coordonnées sur des sites militaires syriens dans la nuit de vendredi 13 à samedi 14 avril par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, déclarant sur BFM-TV que leur objectif avait été « atteint ».

« Le but de cette opération, c’était de détruire les outils chimiques clandestins du régime de Bachar Al-Assad et, à cet égard, l’objectif a été atteint. Une bonne partie de son arsenal chimique a été détruite », dont « beaucoup […] par les frappes de cette nuit ».
« Il faut que Bachar Al-Assad en tienne compte, ses alliés aussi. Si d’aventure elle [la ligne rouge] était refranchie, il y aurait une autre intervention, mais je pense que la leçon sera comprise. »

Jean-Yves Le Drian a précisé que le déplacement d’Emmanuel Macron en Russie en mai n’était pas remis en cause. Moscou, qui soutient le régime de Bachar Al-Assad, a dénoncé « avec la plus grande fermeté » les frappes occidentales en Syrie, « où des militaires russes aident le gouvernement légitime à lutter contre le terrorisme ».

Douze missiles tirés par l’armée française

L’Elysée et le ministère des armées ont fait savoir samedi matin que douze missiles avaient été tirés par l’armée française : neuf par des avions de chasse Rafale et trois par une frégate en Méditerranée. Une dizaine de chasseurs français — des Mirage 2000 et des Rafale —, plusieurs frégates et deux avions-radars Awacs ont été engagés dans l’opération, les appareils décollant de plusieurs bases aériennes de l’Hexagone.

Les missiles tirés par les forces françaises ont visé un site de production et un site de stockage d’armes chimiques dans la région de Homs, selon l’Elysée. « Rien ne [nous] laisse penser qu’ils puissent avoir été interceptés », a déclaré le porte-parole de l’état-major des armées, l’Elysée ajoutant que « l’analyse du niveau de destruction des cibles » était en cours.

Au total, ce sont trois sites liés au programme chimique du régime syrien qui ont été touchés par les frappes occidentales, selon Washington, Londres et Paris. L’armée russe a affirmé que la défense antiaérienne syrienne avait intercepté soixante et onze des cent trois missiles de croisière tirés contre des installations du régime de Damas.

L’Elysée et le ministère de la défense français se sont contredits sur le fait que les autorités russes aient été prévenues de l’imminence des frappes. Florence Parly, ministre des armées, a dit avoir veillé « à ce que les Russes soient prévenus en amont », par ce que l’on appelle le « canal de déconfliction », un mécanisme mis en place entre les commandements des armées intervenant en Syrie pour éviter tout incident au sol et dans le ciel.

Des sources à l’Elysée ont cependant précisé que le président russe n’avait pas été prévenu de l’imminence des frappes, ajoutant que ledit canal n’avait été utilisé qu’« à partir du moment où l’opération était lancée ».