Donald Trump menace de ne plus reconnaître une « Chine unique »
Donald Trump menace de ne plus reconnaître une « Chine unique »
Le Monde.fr avec AFP
Cette nouvelle déclaration intervient quelques jours après la conversation téléphonique entre le futur occupant de la Maison Blanche et la présidente de Taïwan, qui avait généré un flot de critiques.
Donald Trump vendredi 9 décembre à Grand Rapids, dans le Michigan. | Drew Angerer / AFP
Donald Trump avait provoqué de vives réactions, le 2 décembre, en ayant une conversation téléphonique avec la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, échange inédit depuis 1979, qui avait été lu comme une brèche dans la politique d’une « Chine unique » en vigueur aux Etats-Unis. Dimanche 11 décembre, le président élu a franchi un nouveau pas, menaçant explicitement de ne plus reconnaître la « Chine unique » si Pékin ne faisait pas de concessions, notamment en matière commerciale.
« Je ne sais pas pourquoi nous devons être liés à la politique de la “Chine unique”, à moins que nous ne passions un accord avec la Chine pour obtenir d’autres choses, y compris sur le commerce », a déclaré M. Trump sur la chaîne Fox.
Cette politique de la « Chine unique » avait été reconnue par Jimmy Carter. Elle avait conduit Washington à interrompre en 1979 ses relations diplomatiques avec Taïwan.
Donald Trump avait, pendant la campagne électorale, vivement dénoncé l’agressivité commerciale de la Chine, et menacé d’imposer des taxes d’importation de 45 % sur ses produits. Ce sujet avait cependant été évité lors du premier entretien du milliardaire avec le président chinois, Xi Jinping, pendant lequel ce dernier avait plaidé pour un « respect mutuel ».
Des proches de Taïwan dans l’entourage de M. Trump
Après l’échange téléphonique entre M. Trump et Tsai Ing-wen, The New York Times avait souligné que la démarche du président élu n’était pas anodine, en ce qu’elle rompt avec la ligne fixée (et tenue) depuis des décennies. « Jamais, depuis la rencontre entre Richard Nixon et Mao, en 1972 – à l’issue de laquelle fut publié le communiqué de Shanghaï clarifiant le statut de Taïwan –, un dirigeant américain n’avait bouleversé à ce point le statu quo sur cette question », avait observé le quotidien américain.
Le futur occupant de la Maison Blanche avait pour sa part tweeté : « Intéressant le fait que les Etats-Unis vendent des milliards de dollars d’équipement militaire à Taïwan mais [que] je ne devrais pas accepter un appel de félicitations. »
Donald Trump compte dans son entourage des proches de Taïwan, comme l’économiste Peter Navarro, contempteur de la politique commerciale de la Chine. Cette nouvelle déclaration a été faite quelques jours seulement après la désignation de Terry Branstad comme ambassadeur de la Chine, qualifié par Pékin de « vieil ami ».