« De 400 000 par an, le nombre de voyageurs grimpera alors à 3,2 millions, nécessitant la reconfiguration complète de la gare actuelle d’Annemasse  » (Photo: gare d’Annemasse). | Bouygues

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le projet a mis du temps avant de se concrétiser. Né il y a plus de 100 ans, le CEVA (Cornavin, Eaux-Vives, Annemasse), projet de liaison ferroviaire entre Genève (Suisse) et Annemasse (Haute-Savoie), rebaptisé Léman Express, va considérablement améliorer les transports en commun et la vie du million d’habitants de cette région à partir de décembre 2019.

Car, pour l’heure, faute d’une liaison directe, c’est le tout-voiture qui l’emporte. Quelque 600 000 déplacements s’effectuent, en effet, quotidiennement sur ce territoire dont seulement 16 % en transports en commun. Une situation qui conduit à l’asphyxie du réseau routier.

A sa mise en service, ce tronçon permettra non seulement une desserte en vingt minutes entre Genève et Annemasse, mais confortera un réseau de 230 kilomètres de lignes, reliant une quarantaine de gares dans un rayon de 60 kilomètres autour de Genève, des cantons de Vaud et Genève, en Suisse, aux départements de l’Ain et de la Haute-Savoie en France.

« Fin 2019, un train toutes les dix minutes desservira Annemasse et Genève dans les deux sens, mais les trains ne termineront pas leur course à Annemasse, ils poursuivront leur route pour irriguer Evian, Saint-Gervais, Annecy… toutes les trente minutes aux heures de pointe », explique Christian Dupessey, maire d’Annemasse et président d’Annemasse Agglo (12 communes).

Autour de 4 500 euros/m2

De 400 000 par an, le nombre de voyageurs grimpera alors à 3,2 millions, nécessitant la reconfiguration complète de la gare actuelle d’Annemasse pour en faire un pôle multimodal accueillant le futur RER et le futur tramway, de même que le bus (BHNS Tango). Cette reconfiguration est aussi l’occasion de repenser ses abords et de créer, sur les 19 hectares laissés libres par l’ancien hôpital, un écoquartier baptisé Etoile-Annemasse-Genève. Un aménagement qui devrait permettre de faire le lien entre Ambilly, Ville-la-Grand et Annemasse.

Au programme de cet écoquartier dont le plan guide a été conçu par l’équipe Devillers et dont la concession d’aménagement a été confiée à Bouygues Immobilier, 162 000 m2 de constructions mêlant habitat, commerces, bureaux, pôle de formation et un grand parc le long des voies ferrées.

Le long du futur grand parvis de la gare, prendra place le quartier d’affaires. « Avec l’arrivée du Léman Express, Annemasse va changer d’échelle, et on peut penser que des entreprises qui ont leur siège à Genève seront intéressées par l’installation de certaines de leurs équipes à Annemasse où les prix de location de bureaux oscilleront autour de 150 à 200 euros/m2 par an », explique Emmanuel Desmaizières, directeur général UrbanEra-Bouygues Immobilier.

Les premières livraisons devraient intervenir en novembre 2019. « En matière de logement, il est prévu 1/3 de logement social, 1/3 de logement abordable et 1/3 de logement libre, car notre volonté est de favoriser le parcours résidentiel et de permettre aux ménages qui ne travaillent pas en Suisse et qui ont donc des salaires moins élevés puissent trouver une offre de logements abordables », indique Christian Dupessey. Si les logements libres devraient être proposés autour de 4 500 euros/m2, les logements à prix abordable se situeront entre 2 800 et 3 300 euros/m2.