Ses ambitions à l’exportation, en particulier sur le marché américains, lui imposaient d’adopter une dénominatiron anglosaxonne. La nouvelle aile volante commercialisée par Drone Volt, distributeur et constructeur français de drones, s’appelle donc DV Wing. Ce drone dit « à voilure fixe » pèse moins d’un kilo (940 g) pour une envergure de 90 cm. Il peut voler à 50 kmh et son autonomie annoncée est de 85 minutes. Comme tous les objets volants appartenant à cette catégorie, on le lance manuellement, comme un gros avion de papier.

Le geste auguste du lanceur d’aile volante. | Denis Farrell / AP

Photogrammétrie

DV Wing, qui sera présenté au CES de Las Vegas début janvier, se destine principalement à l’agriculture de précision pour des missions de photogrammétrie (mesures réalisées à partir de photographies aériennes) destinées à analyser l’état d’un champ ou d’une forêt, repérer les zones de stress hydrique nécessitant d’être irriguées et celles devant faire l’objet d’un traitement phytosanitaire ciblé. Ou encore évaluer la teneur du sol en azote. Les activités minières peuvent aussi le faire voler afin de mesurer les volumes de matériaux extraits des carrières. La première aile volante de Drone Volt est dotée d’une sonde Pitot, d’un système de stabilisation qui l’empêche de décrocher et d’une caméra haute-résolution de 18.2 MP. Son prix est de l’ordre de 10 000 euros.es travaux d’Hercu

Drone Spray by Drone Volt
Durée : 01:08

Un multicoptère pour l’agriculure

Au Consumer Electronics Show, Drone Volt présentera aussi un autre drone agricole, le Hercule Spray. Dérivé du Drone Spray, ce multicoptère est doté d’une architecture originale avec ses quatre bras portant chacun deux hélices opposées. Un choix qui provoque quelques remous d’air parasites mais permet de gagner en puissance car ce drone - conçu à partir d’un châssis modulaire ultra-rigide réalisé par Drone Volt - doit transporter des charges importantes. Il est capable, selon le modèle, de soulever 5 ou 10 kilos afin d’opérer des épandages de précision, régulés par un débitmètre, et couvrir un hectare en dix minutes. Utilisable pour le traitement des cultures d’oignons sur des pentes inclinées, la lutte contre le paludisme voire pour la destruction des nids de frelons, le Hercule Spray (10 à 15 000 euros) se destine d’abord au marché américain. En France, l’épandage par voie aérienne est interdit, à moins d’obtenir une dérogation. « Les Etats-Unis représentent un très gros potentiel commercial pour les drones agricoles et les Français disposent d’une fenètre de tir » estime Dimitri Batsis, président de Drone Volt. « Nous avons pris deux à trois ans d’avance dans le dompaine des drones professionnels grâce notre réglementation alors que les américains, qui ont mis en place une législation plus tardivement, ont un retard à combler ». Selon une étude de PwC de mai 2016, l’utilisation de drones dans l’agriculture de précision, la cartographie aérienne et les mines devrait représenter un chiffre d’affaires cumulé de 80 milliards de dollars entre 2016 et 2020.