L’opposant Alexeï Navalny annonce sa candidature à la présidentielle russe de 2018
L’opposant Alexeï Navalny annonce sa candidature à la présidentielle russe de 2018
Le Monde.fr avec AFP et AP
Nationaliste, blogueur anticorruption et ex-candidat à la mairie de Moscou, Alexeï Navalny pourrait voir sa route vers le Kremlin barrée par ses ennuis judiciaires.
Figure de l’opposition russe, Alexeï Navalny sera candidat à l’élection présidentielle en 2018. | © Maxim Shemetov / Reuters / REUTERS
Le leader de l’opposition russe, Alexeï Navalny, a officiellement annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2018 ce mardi 13 décembre.
« Je prendrai part à la bataille pour le poste de président de la Russie », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur son site de campagne. « Je vais participer aux élections de 2018 », a-t-il également écrit sur son compte Twitter.
2018. Я буду участвовать в выборах и хочу стать вашим голосом https://t.co/M0Lj6A5V3K https://t.co/ZLOYiuXxda
— navalny (@Alexey Navalny)
« Parti des voleurs et des escrocs »
A 40 ans, Alexeï Navalny est la figure la plus connue de l’opposition en Russie. Celui qui a, à maintes reprises, accusé le président Vladimir Poutine et son entourage de corruption avait remporté presque 30 % des voix lors de l’élection municipale de Moscou de 2013.
Depuis les manifestations massives de décembre 2011, organisées contre les fraudes aux élections législatives, M. Navalny s’est imposé comme le dirigeant le plus emblématique de l’opposition démocrate. Son slogan contre le parti au pouvoir, Russie unie, rebaptisé « parti des voleurs et des escrocs », avait fait mouche.
Avocat et blogueur anticorruption aux accents volontiers nationalistes, il pourrait toutefois se voir interdit de se présenter à cause de ses nombreux démêlés avec la justice, qu’il dénonce comme autant de tentatives de l’empêcher de participer à la vie politique et de mener ses enquêtes.
Alexeï Navalny a fait plusieurs allers-retours en prison et a été assigné à résidence, généralement pour des participations à des rassemblements non autorisés. En novembre, la Cour suprême russe a ordonné un nouveau procès dans une affaire de détournement de fonds pour laquelle il avait déjà été condamné en 2013.
« Je sais à quel point il sera difficile de s’opposer au pouvoir actuel et à sa machine de propagande. Je comprends très bien que même devenir candidat ne sera pas simple », a souligné l’opposant.
Des penchants nationalistes
En 2013, il avait été condamné à cinq ans de prison pour avoir organisé en 2009 le détournement de quelque 400 000 euros au détriment d’une société publique d’exploitation forestière alors qu’il était consultant du gouverneur libéral de la région. La même année, sa peine avait cependant été commuée en sursis en appel.
Fin 2014, il avait également reçu trois ans et demi de prison avec sursis pour avoir détourné, selon l’accusation, près de 400 000 euros appartenant à une filiale russe de la société française de cosmétiques Yves Rocher.
Libéral et favorable à un rapprochement avec les Occidentaux, M. Navalny a aussi régulièrement participé à des rassemblements aux relents racistes, tels que la Marche russe à Moscou, en 2011, en compagnie de xénophobes notoires, et il a été exclu en 2007 du parti d’opposition libéral Iabloko pour ses prises de position nationalistes.
Sauf surprise, l’actuel président russe, Vladimir Poutine, devrait lui aussi se présenter en 2018 pour briguer un quatrième mandat.