Au moins 497 personnes sans domicile sont mortes en 2015
Au moins 497 personnes sans domicile sont mortes en 2015
Le Monde.fr avec AFP
Les sans-domicile-fixe recensés par le collectif Les Morts de la rue ne représentent que la « partie visible de l’iceberg ».
Ils sont morts à 49 ans en moyenne, soit plus de trente ans plus tôt que l’âge moyen de décès dans la population globale, et il ne s’agit que de la « partie visible de l’iceberg ». En 2015, 497 sans-domicile-fixe sont morts en France dans la rue, dans un abri de fortune ou à l’hôpital, a dénombré le collectif Les Morts de la rue, qui publie mercredi 14 décembre son décompte annuel.
A ce nombre s’ajoutent les décès de 88 personnes « anciennement à la rue », précise le collectif, qui s’attache à compter les personnes mortes sans abri, grâce aux témoignages de riverains ou d’associations. « Le nombre réel de décès de personnes SDF est estimé à plus de 2 800 », affirme cependant le collectif. En 2012, l’Insee évaluait à 141 500 le nombre de sans-abri en France.
Six mineurs de moins de 15 ans
Plus de neuf personnes sur dix mortes dans la rue en 2015 (92 %) étaient des hommes. Quarante-trois étaient des femmes et six étaient des mineurs de moins de 15 ans (dont les parents sont tous étrangers). L’association recense 29 personnes qui sont mortes en 2015 « lors de tentatives de traversée [de la Manche pour rejoindre l’]Angleterre ».
La mort achève un parcours de rue de dix ans en moyenne. Une séparation, une maladie, un parcours migratoire sont parmi les raisons fréquemment citées de perte du logement. Si les causes de décès sont connues dans seulement 55 % des cas répertoriés par le collectif, 28 % sont morts de causes violentes (chutes, accidents, agressions, suicides) et 27 % de maladie.
Ces personnes sans abri ont rendu leur dernier souffle sur la voie publique ou dans des abris de fortune (44 %), dans un lieu de soins (37 %) ou dans une structure d’hébergement (13 %).
Le froid, cause de moins de 1 % des morts
L’association Les Morts de la rue s’attache à démontrer que plus que le froid, c’est la précarité qui tue :
« Attribuer ces décès à des causes climatiques pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une fatalité à laquelle nul ne peut rien. L’hiver comme l’été sont immuables, alors que la situation précaire face au logement ne l’est pas : nous pouvons agir contre la précarité. Pas contre les saisons. »
Si les SDF meurent davantage en hiver qu’en été, comme la population générale, cinq personnes sont mortes d’hypothermie, soit moins de 1 %, en 2015.
Le collectif insiste sur la nécessité de la prévention (suivi à la sortie de prison, suivi des jeunes issus du dispositif d’aide sociale à l’enfance, etc.), l’importance de trouver des solutions d’hébergement et de les pérenniser quelle que soit la saison, et d’accompagner les personnes au-delà de leur entrée dans l’hébergement. Les Morts de la rue a annoncé avoir déjà recensé 388 morts de sans-domicile-fixe en 2016 et précise : « La liste n’est pas exhaustive. »
Loger des sans-abris dans les bureaux
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