Violentes manifestations au Venezuela après le retrait du billet de 100 bolivars
Violentes manifestations au Venezuela après le retrait du billet de 100 bolivars
Le Monde.fr avec Reuters
Selon un député de l’opposition, trois personnes sont mortes dans la ville de Callao à cause des heurts. Le bilan n’a pas été confirmé de source gouvernementale.
Devant la banque centrale vénézuélienne, le 16 décembre, à Maracaibo. | LUIS BRAVO / AFP
Des scènes de violences et de pillages ont éclaté vendredi 16 décembre au Venezuela alors que le pays est confronté à une nouvelle crise liée au retrait du plus gros billet de banque en circulation, celui de 100 bolivars. Selon un député de l’opposition, trois personnes sont mortes dans la ville minière de Callao (sud), un bilan qui n’a pas été confirmé de source gouvernementale.
Brandissant des liasses de billets de 100 bolivars – à peine cinq centimes d’euro au marché noir –, désormais privés de valeur, des manifestants ont bloqué des routes et insulté le président Nicolas Maduro dans une quantité de villes du pays, ont constaté des journalistes de l’agence de presse Reuters. Des dizaines de magasins ont été volés et saccagés.
Mise en garde des économistes
La semaine passée, le gouvernement a donné trois jours aux Vénézuéliens pour se séparer des billets de 100 bolivars, une mesure justifiée par la présidence par la nécessité de lutter contre les mafias qui sévissent à la frontière colombienne. La mesure a été mise en œuvre malgré les mises en garde d’économistes convaincus que ce retrait provoquerait le chaos.
Pour l’opposition, la décision reflète la volonté de Nicolas Maduro de détruire l’économie et elle juge qu’il doit quitter le pouvoir. Inflation oblige, le billet de 100 bolivars a été remplacé par de nouveaux billets de 500, 1 000, 2 000, 10 000 et jusqu’à 20 000 bolivars, mais l’intendance n’a pas suivi.
Vendredi, les nouveaux billets n’étaient toujours pas arrivés dans les banques, à commencer par le Banco Central de Venezuela (BCV). Presque tous les distributeurs automatiques dans la capitale, Caracas, étaient vides, hors d’usage ou saccagés.