La Chine n’est plus le premier créditeur des Etats-Unis
La Chine n’est plus le premier créditeur des Etats-Unis
LE MONDE ECONOMIE
Pour soutenir sa monnaie en baisse, Pékin vend ses réserves de dette américaine.
La banque centrale chinoise ne cesse de vendre ses bons du Trésor américain pour soutenir le yuan. | AP
A en croire les chiffres du Trésor américain, publiés jeudi 15 décembre, la Chine n’est plus le premier créditeur des Etats-Unis. Le Japon a regagné cette place qu’il avait perdue en 2008. Depuis deux ans, la baisse quasi continue du yuan a en effet poussé la banque centrale chinoise à vendre ses bons du Trésor américain pour soutenir sa propre monnaie.
Début 2015, la Chine avait déjà réduit ses réserves de bons américains et avait été brièvement dépassée par le Japon. Cette fois-ci, la tendance est plus marquée, et les bons détenus par Pékin ont baissé presque sans interruption courant 2016 : – 41,3 milliards de dollars (– 39,5 milliards d’euros) en octobre, et – 127 milliards sur les six derniers mois. Pékin dispose désormais de 1 115 milliards de dette américaine, un butin au plus bas depuis 2010, contre 1 130 milliards pour le Japon, dont les possessions sont quasi stables en 2016.
Fuite des capitaux
Depuis l’élection de Donald Trump, le dollar s’est envolé face à la plupart des monnaies. La fuite des capitaux, malgré un contrôle étroit, est un sujet d’inquiétude pour Pékin. En octobre, les réserves de monnaies étrangères de l’ex-empire du Milieu ont baissé de 45,7 milliards de dollars, et s’élèvent à un peu plus de 3 000 milliards, soit 1 000 milliards de moins qu’en 2014. Au troisième trimestre, l’Institut de la finance internationale estime que la fonte des réserves de change chinoises a atteint 207 milliards de dollars, pas loin du record de 226 milliards établi au troisième trimestre 2015.
En période de tension entre les deux premières puissances économiques mondiales, les chiffres du Trésor américain ne doivent pas déplaire à Washington. Ils sont toutefois à prendre avec précaution, puisque l’institution précise d’où proviennent les achats de bons américains, mais pas l’identité des acheteurs. Or, certains pays peuvent jouer les intermédiaires pour d’autres, comme les îles Caïmans.