Vodafone prêt à contrôler le trafic des drones
Vodafone prêt à contrôler le trafic des drones
Par Jean-Michel Normand
Le groupe de télécoms propose à l’Europe de réguler la future circulation aérienne à basse altitude
Un boom annoncé
Les prévisions ont de quoi donner le vertige. Selon les données intégrées dans le projet Sesar, qui prévoit d’assurer la refonte du contrôle aérien en Europe, plus de 400 000 drones civils évolueront dans le ciel du Vieux continent à l’horizon 2035. Et en 2050, on en comptera 33 millions... Dans vingt ans, les engins sans pilote effectueront plus de sept fois plus d’heures de vol que les aéronefs pilotés. D’où l’obligation d’inventer un système de régulation entièrement nouveau, réalisé automatiquement et non pas - comme c’est le cas pour les avions - par des contrôleurs du ciel. L’EASA, l’agence européenne de sécurité aérienne, a donc lancé un appel aux entreprises qui auraient des projets à lui soumettre dans le cadre d’un mécanisme global de régulation du trafic. Vodafone, est le premier à y avoir répondu.
Parrot Bebop | Parrot SA / Mopic - Fotolia
Des cartes sim par millions
Le géant britannique des télécommunications qui gère 45 millions de cartes sim intégrées dans des téléphones mais aussi dans des objets « intelligents » ou des automobiles connectées (et jusque dans des systèmes de suivi fixés sur des phoques), se propose de suivre et guider des drones eux aussi équipés d’une carte sim. En utilisant le réseau d’émetteurs mis en place pour assurer la transmission des télécommunications, il serait possible de surveiller les mouvements de tous ces drones qui évolueront en pilotage autonome. Avec comme objectif de prévenir une collision mais aussi interdire l’accès à certaines zones ou encore leur accorder des autorisations de vol. Une organisation de l’espace aérien inférieur à 500 pieds (un peu plus de 150 métres) de hauteur qui permettrait, à terme, de répondre à l’extension des futurs services (livraisons, surveillance, etc...) assurés par des aéronefs sans pilote embarqué. La nouvelle réglementation française, qui imposera aux drones de loisirs de plus de 800 grammes l’installation d’un système permettant leur repérage, s’inscrit dans cette perspective qui généraliserait une signature électronique attachée aux appareils commandés à distance.
Les drones de surveillance (ici, l’un de ceux utilisés par la Préfecture de police de Paris en ami 2016) risquent eux-aussi de peupler l’espaxe aérien... | GONZALO FUENTES / REUTERS
Aéroports et prisons
Vodafone se propose de prendre en charge l’organisation et la surveillance de l’espace aérien européen à basse altitude bien avant que le trafic ne se densifie. D’ores et déja, assure au Financial Times un représentant de l’entreprise, « la technologie issue des téléphones mobiles peut offrir un choix sûr, fiable et efficace pour réguler le trafic des drones, en particulier autour de lieux tels que les aéroports et les prisons ». Le quotidien économique anglais rappelle par ailleurs que l’opérateur, confronté comme ses concurrents à la moindre profitabilité de ses activités dans la téléphonie grand public, cherche à se développer dans les services aux entreprises.