Attentat de Berlin : ce que l’on sait et ce que l’on ignore
Attentat de Berlin : ce que l’on sait et ce que l’on ignore
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
L’attaque sur un marché de Noël, lundi 19 décembre, a pour le moment fait au moins douze morts, dont un passager du camion, et au moins 48 blessés.
Carte du lieu de l’attaque à Berlin.
Au moins douze personnes sont mortes dans l’attaque contre le marché de Noël de Breitscheidplatz à Berlin, lundi 19 décembre. Les autorités cherchent toujours à déterminer précisément l’identité de l’auteur de l’acte, qualifié d’attentat terroriste par la chancelière allemande, Angela Merkel. La police doute encore de l’implication d’un suspect interpellé lundi soir dans le parc du Tiergarten, à proximité du lieu de l’attentat.
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Que s’est-il passé ?
Peu après 20 heures, lundi, un camion de 38 tonnes de marque Scania a foncé sur le marché de Noël de Breitscheidplatz, un quartier touristique situé à l’ouest de la capitale allemande. Le conducteur du poids lourd a roulé sur un trottoir bordé de chalets, où se trouvaient de nombreuses personnes, qu’il a délibérément visées en conduisant son véhicule.
L’attaque a été qualifiée mardi par la chancelière allemande, Angela Merkel, d’« attentat terroriste » ; la police avait estimé un peu plus tôt que le chauffeur avait visé « intentionnellement » la foule.
Selon les images des agences de presse et les relevés de la « Süddeutsche Zeitung », le trajet du camion sur la Breitscheidplatz de Berlin est le suivant : il est passé entre deux alignements de chalets avant de ressortir sur la route.
Qui sont les victimes ?
L’attaque a pour le moment fait au moins douze morts, et au moins 48 blessés. Six personnes, toutes allemandes, ont pour le moment été identifiées parmi les morts. Dix-huit des quarante-huit blessés sont dans un état grave, a indiqué mardi matin le ministre de l’intérieur allemand, Thomas De Maizière.
D’où venait le camion ?
Il s’agit d’un poids lourd appartenant à une société de transport polonaise, qui n’a plus de nouvelles de son chauffeur depuis lundi. La police allemande pense qu’il a été volé. Le corps sans vie du chauffeur polonais, tué par balle, a été retrouvé dans le camion après le drame, a indiqué M. de Maizière. Mais l’arme qui a été utilisée pour l’abattre a en revanche disparu.
Des interpellations ont-elles déjà eu lieu ?
La police allemande n’est « pas certaine que la personne arrêtée soit le chauffeur du camion »
Durée : 00:33
Lundi soir, vers 21 h 30, les autorités ont arrêté une personne soupçonnée d’être le chauffeur. Ce dernier a « nié son implication », et le patron de la police berlinoise, Klaus Kandt, a précisé mardi qu’il n’était « pas certain » que ce demandeur d’asile originaire du Pakistan de 23 ans soit le chauffeur.
« Nous avons probablement un dangereux criminel dans la nature et bien sûr cela inquiète la population », a déclaré le chef de la police berlinoise, Klaus Kandt, lors d’une conférence de presse mardi matin.
Des analyses sont en cours pour déterminer si l’ADN de l’homme interpellé correspond à des « traces » retrouvées dans le camion. Mais le chef du parquet fédéral antiterroriste, chargé de superviser l’enquête, Peter Frank, a laissé peu de doute mardi sur l’issue de celles-ci : « Nous devons nous préparer à l’idée que la personne interpellée n’est pas l’auteur » de l’attentat.
Combien y-a-t-il de suspects ?
« Nous ne savons pas définitivement s’il s’agit d’un auteur ou de plusieurs auteurs », a précisé le procureur fédéral, Peter Frank, en conférence de presse, ajoutant qu’il faudrait « attendre encore quelques jours pour avoir des résultats plus précis sur cette enquête. »
Quelle est la charge symbolique de l’endroit visé ?
Perpétrer cette attaque au marché de Noël de la Breitscheidplatz permettait au conducteur, comme c’était le cas pour l’attentat de Nice, de faire un maximum de victimes. Il se situe en effet près de l’équivalent des Champs-Elysées berlinois, le Kurfürstendamm.
Mais l’endroit est aussi chargé d’une signification symbolique. Non loin se trouvait le KaDeWe, le grand magasin qui symbolisait l’occident au cœur de Berlin-Ouest, pendant la guerre froide. Et l’attaque s’est produite devant l’église du Souvenir, qui a été quasi détruite pendant la seconde guerre mondiale et laissée en état comme un symbole de la ville meurtrie.
Quelles mesures de sécurité ont été prises en France ?
Mardi 20 décembre, le chef de l’Etat, François Hollande, a assuré que « toutes les consignes avaient déjà été données pour que nous puissions sécuriser autant qu’il est possible tous les lieux et notamment les marchés de Noël et autres rassemblement ». Le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, avait annoncé lundi un renforcement de la mobilisation militaire pendant la période des fêtes, concernant « tous les lieux de rassemblement » et plus spécifiquement « les lieux de culte chrétiens le 24 et 25 décembre. »