Le guépard « court tout droit » vers son extinction
Le guépard « court tout droit » vers son extinction
Le Monde.fr avec AFP
Selon une étude britannique publiée le 26 décembre, le félin n’est plus présent que sur 9 % de la surface qu’il occupait au début du XXe siècle.
Le guépard, l’animal terrestre le plus rapide au monde, « court tout droit » vers son extinction, selon une étude publiée le 26 décembre dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Moins de 7 100 guépards subsistent actuellement en liberté dans le monde, à 99 % en Afrique, n’occupant plus que 9 % de la surface qu’ils ont un temps occupé.
Selon de précédentes estimations, non citées dans l’étude menée par la Société zoologique de Londres (ZSL) et l’organisation de défense de l’environnement Wildlife Conservation Society (WCS), la population mondiale de guépards se montait à environ 100 000 individus au début du XXe siècle.
« Le guépard court tout droit vers l’extinction, et pourrait disparaître rapidement à moins que des mesures (…) urgentes ne soient prises », indique la Société zoologique de Londres dans un communiqué. Quant au guépard asiatique, seuls 43 individus ont été recensés en Iran. Au Zimbabwe, sa population est elle passée de 1 200 à 170 animaux en 16 ans, une chute de 85 %.
Recensement difficile
« Nos conclusions (…) sont que l’espèce est bien plus vulnérable à l’extinction que nous le pensions auparavant », explique le Dr Sarah Durant, qui a dirigé l’étude, précisant que le recensement des guépards est rendu difficile par la « nature discrète » de l’espèce. Considéré comme le plus faible des prédateurs, malgré ses pointes de vitesse à 120 km/h, le guépard a besoin de grands espaces à faible densité de carnivores pour ne pas avoir à subir la concurrence de plus redoutables chasseurs tels que les lions et les léopards.
Ainsi, quelque 77 % d’entre eux vivent hors des zones protégées, les rendant particulièrement vulnérables vis-à-vis des braconniers et des activités humaines menaçant leur habitat. Les auteurs souhaitent que le guépard passe de la catégorie espèces « vulnérables » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), à espèces « en danger » pour qu’il soit mieux protégé.