Un rapport d’un panel d’experts de l’ONU publié vendredi a fait état de la « détérioration des conditions de sécurité » ces derniers mois dans le pays, causée par une montée en puissance des groupes autoproclamés « d’autodéfense ». / FLORENT VERGNES / AFP

Une faction antibalaka (milice prétendant défendre la majorité chrétienne), et le groupe 3R (qui prétend protéger la communauté peule) à Bouar, dans la province de Nana-Mambéré, dans le nord-ouest de la Centrafrique, ont signé un accord de cessation des hostilités.

Frontalière du Cameroun, la région de Bouar est, depuis 2015, le théâtre d’affrontements récurrents entre les groupes 3R et antibalakas, chacun affirmant défendre les communautés dont ils sont issus.

Fruit d’une médiation menée ces onze derniers mois par le Centre pour le dialogue humanitaire (HD), cet accord « engage les deux groupes à observer conjointement un ordre inconditionnel de cessez-le-feu ainsi qu’une cessation des hostilités et de toute agression » entre les deux parties, selon un communiqué publié samedi 23 décembre par l’organisation basée en Suisse. « Il proscrit l’usage des armes, ainsi que tout acte offensif tel que les incendies de villages et de greniers, le vol de bétail, le lancement de nouvelles attaques contre les civils (…) », précise ce communiqué.

Moment fort de la réconciliation en RCA

La présidence centrafricaine de même que la Mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) ont été associées aux efforts de médiation qui ont fait aboutir les négociations à la mi-décembre. Dans un communiqué séparé, la Minusca a « salué » cette signature, y voyant « un moment fort de la réconciliation en RCA ».

La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. L’Etat, décimé, n’a de contrôle que sur une maigre partie du territoire national, tandis que les groupes armés s’affrontent dans les provinces pour le contrôle du diamant, de l’or et du bétail dans ce pays qui est l’un des plus pauvres du monde.

Un rapport d’un panel d’experts de l’ONU publié vendredi a fait état de la « détérioration des conditions de sécurité » ces derniers mois dans le pays, causée par une montée en puissance des groupes autoproclamés « d’autodéfense », une meurtrière lutte d’influence entre ces mêmes groupes armés et le peu de progrès de la restauration de l’autorité de l’Etat en province.