Les autorités congolaises ont libéré mardi 27 décembre 19 militants du mouvement pro-démocratie Lucha. Ils avaient été arrêtés lors de manifestations contre le maintien au pouvoir du président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, au-delà du terme de son mandat, a appris l’AFP de sources concordantes.

« La Lucha confirme la libération mardi de 18 camarades arrêtés le 21 décembre à Goma, lors d’un sit-in devant le gouvernorat » de la province du Nord-Kivu (est du pays), a déclaré à l’AFP Ghislain Muhiwa, l’un des responsables de ce mouvement.

« Une autre militante de Lucha, Gloria Senga, enlevée le 18 décembre à Kinshasa est aussi libérée », a-t-il ajouté, tout en s’inquiétant du sort de « cinq camarades de Goma et deux camarades de Mbuji-Mayi [centre] qui sont toujours en détention ».

Interrogé par l’AFP, le responsable du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme (BCNDH), José Maria Aranaz, a confirmé ces libérations, mais a dit rester « préoccupé par le sort de 6 à 7 autres activistes pro-démocratie arrêtés de manière arbitraire depuis au moins une semaine ».

Au moins 40 morts dans le pays

Lucha (acronyme de Lutte pour le changement) est un mouvement de jeunesse se définissant comme « citoyen, non-violent et non-partisan » qui a lancé la campagne « Bye-Bye Kabila » contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila à la fin de son mandat le 20 décembre.

La présidentielle prévue cette année a été renvoyée sine die et le chef de l’Etat entend rester au pouvoir jusqu’à l’élection d’un successeur. Le mandat de M. Kabila s’est terminé le 20 décembre dans un climat de violences à travers le pays. Selon les autorités congolaises, une vingtaine de personnes ont trouvé la mort pendant les violences. L’ONU a, elle, fait état d’au moins de 40 morts, 107 blessés et 460 arrestations dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi, « principalement des personnes protestant contre le refus du président Joseph Kabila de quitter le pouvoir ».