En RDC, pouvoir et opposition sont « pratiquement arrivés » à un accord
En RDC, pouvoir et opposition sont « pratiquement arrivés » à un accord
Le Monde.fr avec AFP
La République démocratique du Congo pourrait bientôt sortir de la crise politique. Un compromis est discuté samedi matin.
Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et Abbot Donatien N'shole, secrétaire général de la Cenco, le 30 décembre 2016 à Kinshasa (RDC). | JUNIOR D.KANNAH / AFP
Après quinze jours de discussions, la sortie de crise approche. La majorité et l’opposition sont « pratiquement arrivées à conclure un accord » pour sortir le pays de la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, avait annoncé vendredi l’épiscopat congolais, médiateur de ces négociations. Les tractations se poursuivent samedi 31 décembre, selon le journaliste du Monde sur place.
« Les différents délégués viennent de s’accorder pratiquement sur les différents points de divergence qui ont fait l’objet des présentes assises », avait déclaré vendredi Mgr Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) et archevêque de Kisangani, ajoutant :
« Aujourd’hui, le compromis politique est là, la signature [de l’accord] est prévue dans la matinée de demain [samedi 31 décembre]. »
Commencé le 8 décembre à l’initiative des évêques, la session de négociations s’est déroulée à Kinshasa sous l’égide de la Cenco. Jeudi 29 décembre, cette dernière avait exprimé son intention de mettre un terme à ces négociations le 30.
Cette crise politique qui mine le pays est provoquée par le maintien à la tête de la République démocratique du Congo du président Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre. Au pouvoir depuis 2001, M. Kabila n’a pas le droit de se représenter, selon ce que prévoit la Constitution. La présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année a été reportée sine die.
Vers un scrutin fin 2017
Selon le président de la conférence épiscopale, l’accord trouvé prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu’à l’élection d’un successeur élu lors d’un scrutin devant être organisé « fin 2017 » en même temps que les législatives nationales et provinciales.
En contrepartie, l’accord prévoit également la nomination d’un nouveau premier ministre issu du Rassemblement, une coalition qui regroupe la majeure partie de l’opposition constituée autour d’Etienne Tshisekedi, opposant historique en RDC.
« Les différentes parties prenantes ont convenu de la gestion consensuelle de l’Etat », a ajouté le prélat. « Une commission des hauts magistrats a été instituée pour examiner les différents dossiers » liés aux questions de décrispation politique : libération des prisonniers politiques et retour des exilés, a-t-il dit.