Plaidoyer de 150 Marseillais pour une « légalisation contrôlée » du cannabis
Plaidoyer de 150 Marseillais pour une « légalisation contrôlée » du cannabis
Le Monde.fr avec AFP
Les signataires du texte, paru dans « Le JDD », insistent notamment sur les ravages causés par le trafic dans une ville meurtrie par les règlements de compte.
Cent cinquante Marseillais, dont les députés socialistes Patrick Mennucci et Marie-Arlette Carlotti, ont signé une tribune publiée dans le Journal du dimanche du 8 janvier pour une « légalisation contrôlée » du cannabis.
« Marseille souffre des dommages causés par la prohibition du cannabis. Nous voulons porter le changement et appeler à une politique plus efficace et plus humaine. C’est pourquoi nous lançons de Marseille cet appel à la France, pour que, dans la période électorale qui arrive, le débat sur la légalisation du cannabis soit ouvert. »
Parmi les signataires figurent des médecins, des enseignants, des sociologues, des artistes, deux magistrats retraités ou des policiers. A leurs yeux, l’interdiction est un « échec ».
« Elle est directement responsable [dans la cité phocéenne] de réseaux, de trafics très organisés, qui brassent des sommes considérables et gangrènent de nombreux quartiers. Les règlements de comptes (…) sont très majoritairement liés au trafic. »
En 2016, les règlements de compte liés au narcobanditisme dans les Bouches-du-Rhône ont fait 27 morts par balle, contre 19 en 2015. Ce bilan atteignait les 30 morts au milieu des années 1980.
Des « effets positifs »
Les signataires de la tribune appellent donc à la mise en place d’une « légalisation contrôlée de la production, de la vente et de la consommation, telle qu’elle existe déjà dans plusieurs pays ».
Parmi les « effets positifs » de la fin de la prohibition, ils citent « la fin des réseaux mafieux qui prospèrent sur l’interdit, et qui tuent », des « économies substantielles », une « taxation légitime sur la vente qui ferait rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat » ou une « organisation nouvelle de la production qui créera des emplois dans l’agriculture ».