Erasmus +, c’est aussi pour les jeunes entrepreneurs
Erasmus +, c’est aussi pour les jeunes entrepreneurs
Par Diane Galbaud
Ce programme créé en 2009 permet à des jeunes voulant créer leur société ou l’ayant fait depuis moins de trois ans, de passer un à six mois à l’étranger auprès d’un patron expérimenté.
Wikimedia Commons
Le savent-ils ? Qu’ils soient fraîchement diplômés ou plus âgés, les créateurs d’entreprises peuvent participer au programme « Erasmus pour jeunes entrepreneurs » lancé en 2009. Ce dispositif permet d’acquérir les compétences nécessaires auprès de dirigeants expérimentés de petites sociétés, dans toute l’Europe. « Les candidats doivent présenter un projet d’entreprise, ou en avoir créé une depuis moins de trois ans, avec une dimension internationale », indique Pamela Fombuena, chargée de projets internationaux à la chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France, qui participe au programme.
D’une durée d’un à six mois, le séjour subventionné (l’aide octroyée par la Commission européenne varie selon le pays d’accueil) favorise l’échange de compétences, en lien avec des enjeux commerciaux. « Une jeune entrepreneuse qui souhaitait lancer une boutique de vins a rejoint une société espagnole à l’origine d’un nouveau processus de vinification. Elle a aidé le dirigeant à attaquer le marché français en identifiant les producteurs, tandis qu’il lui a permis de repérer les fournisseurs en Espagne », raconte Pamela Fombuena, à titre d’exemple. Le visiteur teste aussi son âme d’entrepreneur. « Certains reviennent avec des étoiles dans les yeux, d’autres se disent que ce n’est pas pour eux », constate la responsable.
Coaching en ligne
Pour développer l’entrepreneuriat et l’innovation, l’Europe cherche également à renforcer les liens entre l’enseignement supérieur et le monde économique. Les « alliances de la connaissance », nées en 2014 dans le cadre d’Erasmus +, associent des universités et des entreprises issues d’au moins trois pays. Parmi les 40 projets lauréats, Foodlab, qui réunit quinze partenaires de six pays, est le seul qui soit coordonné par un organisme français, la chambre de commerce du Vaucluse. Financé à hauteur d’un million d’euros sur trois ans, il s’inscrit dans le sillage du concours d’innovation alimentaire Ecotrophelia qui a, par exemple, distingué des steaks végétaux.
« Nous voulons promouvoir l’esprit d’entrepreneuriat dans les formations à dominante agroalimentaire, en favorisant la création d’entreprise ou d’activité », explique Dominique Ladevèze, directeur du pôle recherche-innovation à la chambre de commerce du Vaucluse. Fin 2017, Foodlab sera doté d’une plate-forme Internet à l’intention des étudiants des cursus agroalimentaires, avec des contenus pédagogiques sur la création d’entreprise et du coaching en ligne. « Ils ont des profils d’ingénieurs tournés vers la fabrication industrielle, mais peu vers la gestion », précise Dominique Ladevèze.
La plate-forme présentera en outre des projets d’innovation réalisés par des étudiants et susceptibles d’intéresser des entreprises, en vue de transferts potentiels vers l’industrie. Ce futur « incubateur virtuel » se veut ouvert à toute l’Europe.