La voie étroite de Nicolas Dupont-Aignan
La voie étroite de Nicolas Dupont-Aignan
Par Olivier Faye
Le candidat souverainiste veut « tracer son chemin » entre Marine Le Pen et François Fillon.
Nicolas Dupont-Aignan, à Paris, en octobre 2015. | DOMINIQUE FAGET / AFP
Les temps sont durs pour Nicolas Dupont-Aignan. Le candidat souverainiste de Debout la France (DLF) à la présidentielle de 2017 a besoin de tout : d’argent, d’exposition médiatique et de parrainages d’élus pour pouvoir se présenter. Mais le député de l’Essonne est aussi – et surtout – en recherche d’un espace politique.
Depuis la victoire de François Fillon à la primaire de la droite, fin novembre, M. Dupont-Aignan apparaît comme pris en tenaille entre le candidat du parti Les Républicains (LR) et la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen. Selon différentes études d’opinion, il n’obtient qu’entre 1 % et 3 % des intentions de vote au premier tour. En 2012, il avait enregistré un score de 1,79 %.
« Ça ne veut rien dire, je n’ai aucune inquiétude. Les Français n’y croient plus [aux sondages] », a-t-il assuré lors de ses vœux à la presse, lundi. Pour sa rentrée politique, en septembre 2016, il avait pourtant fait distribuer un dossier aux journalistes dans lequel il se félicitait d’émarger « en cinquième place » des sondages, « entre 5 et 8 % des suffrages ».
Malgré cette passe difficile, le maire d’Yerres (Essonne) n’entend pas désarmer. Face au déclin qu’il pressent – « la France peut basculer dans le naufrage définitif, vous jouez l’avenir de vos enfants en 2017 » –, l’élu espère « tracer son chemin » entre Mme Le Pen et M. Fillon, « entre la rupture dans le drame et la fausse rupture ». « Les vingt millions d’abstentionnistes, c’est à eux que je veux m’adresser », explique celui qui croit pouvoir se qualifier pour le second tour.
Remise en cause de l’UE
Le député réserve en premier lieu ses piques au candidat de LR – « avec des gaullistes comme ça, on est sûrs que la France n’aurait jamais été libérée » – et à Emmanuel Macron – « un loup déguisé en grand-mère sympathique », apôtre de la « mondialisation low cost ».
Le FN, qui l’appelle régulièrement dans les médias à former une alliance avec lui, reste épargné. « Je ne réponds plus à aucune question sur Marine Le Pen », a défendu M. Dupont-Aignan. Comme elle, il souhaite « remettre en cause le cadre » de l’Union européenne, mais sans défendre un référendum pour proposer d’en sortir. Il doit présenter son programme le 1er février… Trois jours, tout juste, avant celui de la patronne du FN.
Pour mener à bien sa campagne, le candidat, qui assure disposer d’un « budget minimal » de 1,2 million d’euros, a lancé un appel aux dons. Il a aussi publié en ligne une pétition pour réclamer que trois débats télévisés soient organisés avant le premier tour, le 22 avril.
Mais la priorité pour ses équipes reste de trouver les 500 parrainages d’élus nécessaires à la validation de sa candidature. M. Dupont-Aignan refuse de dire combien d’entre eux ont pour l’instant promis de le soutenir. « Ça avance bien, jusqu’au dernier moment on se battra. On les aura, mais ce n’est pas facile », a-t-il reconnu.