Une nouvelle enquête judiciaire ouverte à la suite de l’accident lors de l’essai clinique de Rennes
Une nouvelle enquête judiciaire ouverte à la suite de l’accident lors de l’essai clinique de Rennes
Le Monde.fr avec AFP
Un volontaire d’une autre cohorte que celui mort en janvier 2016 a fait valoir que son AVC était une cause directe de l’essai clinique mis en œuvre en novembre 2015.
Le parquet de Paris a ouvert une nouvelle enquête judiciaire sur les causes de l’AVC d’un volontaire qui avait participé à un programme de l’essai clinique de Rennes marqué en janvier 2016 par la mort d’un autre patient, a fait savoir mardi 10 janvier une source judiciaire.
Comme l’a révélé lundi Le Figaro, le pôle de santé publique du parquet de Paris a ouvert en août 2016, sur ce cas d’AVC, une enquête préliminaire pour « blessures involontaires », distincte de l’instruction menée actuellement par des juges sur les circonstances de l’essai clinique de Rennes.
Un volontaire mort en janvier 2016
Guillaume Molinet, un volontaire de 49 ans, était mort le 17 janvier 2016 quelques jours après le début l’essai clinique du BIA 10-2474, une molécule du laboratoire portugais Bial, censée soulager douleur et anxiété. Cinq autres volontaires participant à cet essai conduit par la société Biotrial avaient été hospitalisés au CHU de Rennes, quatre d’entre eux présentaient des lésions cérébrales.
Après une enquête préliminaire, le parquet avait ouvert en juin une information judiciaire pour « homicide involontaire » et « blessures involontaires » confiée à des juges d’instruction. A ce stade, il n’y a eu aucune mise en examen dans cette enquête.
« Accident cardiovasculaire non récent »
Un volontaire d’une autre cohorte, un ancien gendarme, qui avait participé en novembre 2015 à un programme de cet essai, avait décidé de se constituer partie civile dans cette information judiciaire pour être reconnu comme victime de l’essai clinique.
A l’instar d’autres volontaires concernés par l’essai avec la molécule de Bial, il avait passé une IRM cérébrale préventive administrée à la demande de Biotrial après le drame de janvier 2016. L’examen avait mis en évidence des lésions en lien avec un « accident cardiovasculaire non récent », sans pouvoir toutefois le dater, selon une source proche de l’enquête. Une analyse réfutée par ce plaignant et sa défense, qui faisaient valoir que son AVC était une cause directe de l’essai clinique, selon la source.
Sa demande de constitution partie civile dans l’information judiciaire avait été rejetée par les juges d’instruction, conformément aux réquisitions du parquet, qui avait toutefois ouvert une enquête pour déterminer si cet accident cardiovasculaire pouvait être lié à la prise de la molécule BIA 10-2474 et être daté dans le temps, selon la source judiciaire. Les investigations ont été confiées à la direction interrégionale de la police judiciaire de Rennes.