Espagne : fin de série pour Zidane
Espagne : fin de série pour Zidane
Le Monde.fr avec AFP
Invaincu depuis 40 matchs le Real Madrid s’est incliné à Séville (2-1). Le championnat d’Espagne est relancé.
Invaincu depuis 40 matchs le Real Madrid de Zidane s’est incliné à Séville (2-1). Le championnat d’Espagne est relancé. | JORGE GUERRERO / AFP
La série de l’équipe de Zinédine Zidane, invaincue pendant 40 matchs et neuf mois, s’est arrêtée dimanche après un scénario renversant à Séville (2-1) ; ce qui relance la course en Championnat d’Espagne derrière le leader madrilène.
« On savait que ce jour allait arriver, c’est ce soir, a réagi Zidane au micro de beIN Sports France. Mais cela ne va rien empêcher. On va continuer à travailler. »
Cette 18e journée est cruelle pour le technicien français, dont l’équipe menait au stade Sanchez Pizjuan après un penalty de Cristiano Ronaldo (67e).
Mais dans un match longtemps poussif et finalement haletant, Séville a égalisé contre toute attente sur un but contre son camp de Sergio Ramos (85e), tête de Turc du public andalou. Et la recrue hivernale Stevan Jovetic a fait chavirer ses nouveaux supporteurs d’une frappe puissante (90e + 2).
Dynamique rompue
Au classement, le Real pensait s’échapper mais le voilà rattrapé par ses deux principaux poursuivants : le leader merengue (1er, 40 points, un match de moins) se retrouve talonné par l’équipe sévillane (2e, 39 points) et le FC Barcelone (3e, 38 points).
Certes, cette défaite n’est pas une catastrophe pour Zidane et ses hommes, qui gardent un match en retard à Valence en février. Il faudra voir néanmoins si l’excellente dynamique madrilène est rompue, alors que sa dernière défaite remontait au mois d’avril (2-0 en quarts de finale aller de Ligue des champions à Wolfsburg).
Entre-temps, le Real de Zidane a eu le temps d’accumuler les titres (C1, Supercoupe d’Europe et Mondial des clubs) et la confiance. Mais c’est un premier coup d’arrêt cette saison pour une équipe qui semblait irrésistible.
Jusqu’à la 85e minute, le plan de Zidane avait pourtant bien fonctionné : face à la fragilité entrevue jeudi face au même adversaire en Coupe du Roi (3-3), le Français avait décidé d’innover avec une défense à trois Varane-Ramos-Nacho. Ce coup tactique a dressé un mur en défense que Séville a peiné à franchir.
La plus belle occasion de la première période a d’ailleurs été pour le Real : Karim Benzema a déboulé sur la gauche et servi en retrait Ronaldo, qui a trop ouvert son pied (40e). Maladroit, le quadruple Ballon d’or n’a pas été plus inspiré sur un deux contre un en or (60e).
Habitué à sauver la mise à son équipe, Sergio Ramos a cette fois précipité la chute d’une tête plongeante contre son camp. | CRISTINA QUICLER / AFP
« Un peu de folie »
Ronaldo n’a néanmoins pas tremblé sur penalty (67e) après que le latéral madrilène Dani Carvajal a été fauché dans la surface par le gardien sévillan, Sergio Rico. Soit le 12e but de « CR7 » dans cette Liga, à deux longueurs d’un duo de pichichis composé de Lionel Messi et Luis Suarez (14 buts).
Mais alors que Séville semblait résigné, Ramos a joué les antihéros. Habitué à sauver la mise à son équipe, comme au début de décembre dans le clasico face au Barça (1-1), le capitaine madrilène a cette fois précipité la chute d’une tête plongeante contre son camp. De quoi faire hurler de bonheur le public andalou, qui a pris en grippe Ramos, joueur formé à Séville mais transféré à Madrid en 2005.
Dans une fin de match irrespirable, Jovetic a fêté son prêt en Andalousie de la meilleure des manières : l’attaquant monténégrin, déjà buteur jeudi en Coupe, a vu sa frappe insuffisamment détournée par le gardien madrilène, Keylor Navas, jusque-là impeccable (90e + 2).
La perspective d’un record d’invincibilité européen s’envole pour le Real, qui se contentera d’avoir établi une nouvelle série record en Espagne. Quant aux Sévillans, ils peuvent commencer à s’imaginer un destin à la manière de l’Atlético Madrid, sacré champion en 2014 à la barbe du duo Barça-Real. « Quand on pense, avec un peu de folie, on peut s’imaginer des choses extraordinaires », a souri le défenseur français de Séville Adil Rami.