La vague de froid va accaparer la réunion ministérielle à l’Elysée
La vague de froid va accaparer la réunion ministérielle à l’Elysée
Le Monde.fr avec AFP
La réunion s’attellera à « la mise en œuvre du plan grand froid ». Les températures attendues mercredi se situeront entre 5 °C et 10 °C en dessous des normales de saison.
Bernard Cazeneuve a plaidé pour une augmentation des possibilités d’hébergement d’urgence, lors d’une visite au Samu Social à Ivry-sur-Seine mardi soir. | CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
La vague de froid s’invite mercredi 18 janvier à l’Elysée pour une réunion ministérielle sur les mesures de prévention à appliquer alors que des gelées très en deçà des normales de saison doivent s’étendre à tout le pays. Mercredi matin, il devrait faire entre -3 et -8 degrés dans les terres, -9 à -12 et parfois moins en montagne selon Météo France.
La pointe bretonne, jusqu’ici relativement épargnée, va être saisie par ce froid hivernal : la région devait voir le mercure passer sous 0° (-1° attendu à Brest le matin contre 1° mardi). Ce froid glacial devrait persister jusqu’à jeudi, qui « pourrait être en moyenne la journée la plus froide » de cet épisode, a estimé mardi soir Etienne Kapikian, prévisionniste à Météo France.
Ce « bon coup de froid », avec des températures de 5 °C à 10 °C en dessous des normales de saison, ne devrait toutefois pas être aussi intense, ni aussi long, que la quinzaine glaciale de février 2012, selon l’organisme de prévision.
Ce qui n’empêche pas les autorités d’afficher leur vigilance : le président François Hollande présidera ce mercredi à 8 h 45 une réunion ministérielle sur « la mise en œuvre du plan grand froid », en présence du premier ministre Bernard Cazeneuve et des ministres de l’environnement, du logement, des affaires sociales et de l’intérieur Ségolène Royal, Emmanuelle Cosse, Marisol Touraine et Bruno Le Roux.
Les maraudes renforcées
Lors d’une visite au SAMU Social à Ivry-sur-Seine, mardi soir, Bernard Cazeneuve a plaidé pour une augmentation des possibilités d’hébergement d’urgence. Depuis samedi, le gouvernement a mis en place un « pilotage quotidien » pour anticiper les besoins dans les départements.
En Gironde par exemple, 70 lits supplémentaires ont été mis à disposition, et le 115, les maraudes, pompiers, gendarmerie et police ont été renforcés. En Charente-Maritime, où un SDF est mort de froid fin décembre, 78 places additionnelles ont été prévues. A Lyon, c’est 200 places. En Indre-et-Loire et dans le Loiret, les maraudes ont été renforcées, comme en Ariège, où la température ressentie (sous le vent) devait atteindre -12 °C.
Le corps sans vie d’un SDF, âgé d’une cinquantaine d’années, a été découvert mardi dans le jardin d’un pavillon de Seine-Saint-Denis, selon une source policière, qui a cependant précisé « ignorer si ce décès était dû à la vague de froid ».
En Corse, la vigilance orange neige-verglas était maintenue au moins jusqu’à mercredi matin 6 heures. La circulation des poids lourds est restée interdite sur l’île. Mercredi encore, la majorité des établissements scolaires seront fermés.
Le sud-est inquiet pour son approvisionnement en gaz
Concernant l’électricité, la France sera suffisamment approvisionnée mercredi, mais la situation reste « sous forte vigilance » pour les jours suivants même si aucune coupure de courant n’est prévue à ce stade, a avancé le gestionnaire du Reseau de Transport d’Electricité (RTE).
« Par solidarité », la Ville de Paris a annoncé qu’elle réduisait sa consommation d’électricité pour limiter les tensions sur le réseau, en éteignant l’éclairage extérieur de 230 bâtiments publics dès mardi soir.
En revanche, le sud-est connaît une situation « assez préoccupante » pour son approvisionnement en gaz, du fait du quasi-arrêt des livraisons depuis l’Algérie, a prévenu le gestionnaire GRTgaz. La situation pourrait encore se tendre avec l’extension du froid vers l’ouest.