La femme de François Fillon a perçu 500 000 euros comme attachée parlementaire
La femme de François Fillon a perçu 500 000 euros comme attachée parlementaire
Le Monde.fr avec AFP
Réputée pour se tenir en dehors des affaires politiques de son mari, Pénélope Fillon a pourtant été rémunérée comme collaboratrice de celui-ci, d’après « Le Canard enchaîné ».
Pénélope Fillon le 11 décembre à Sablé-sur-Sarthe. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Pénélope Fillon a perçu quelque 500 000 euros bruts comme attachée parlementaire, révèle dans son édition à paraître mercredi 25 janvier, Le Canard enchaîné. Le problème ? Faire embaucher des proches comme collaborateurs n’est pas interdit pour les parlementaires, à condition que ce ne soit pas un emploi fictif. Or la femme de François Fillon – candidat de la droite à l’élection présidentielle – est plutôt connue pour ne pas intervenir dans les affaires politiques de son mari. Interrogée par l’hebdomadaire satirique, une ancienne collaboratrice parlementaire de M. Fillon affirme d’ailleurs « n’avoir jamais travaillé avec elle ».
D’après « les feuilles de paie » que s’est procuré l’hebdomadaire, celle-ci a été rémunérée de 1998 à 2002 par son mari, député de la Sarthe, sur l’enveloppe réservée à cet effet pour les députés et les sénateurs. A partir de 2002, après l’entrée de François Fillon au gouvernement, Pénélope Fillon devient collaboratrice du suppléant de celui-ci, Marc Joulaud. D’après les chiffres obtenus par Le Canard enchaîné, c’est à cette période qu’elle a été rémunérée le plus (de 6 900 à 7 900 euros mensuels).
« Je n’ai jamais rencontré Pénélope Fillon »
En 2012, Le Canard enchaîné affirme que Mme Fillon a de nouveau été rémunérée « pendant six mois au moins » quand son mari est redevenu député de la Sarthe, après cinq ans à Matignon. « Au total, Pénélope aura perçu environ 500 000 euros brut sur les caisses parlementaires » en huit ans, affirme l’hebdomadaire.
Le Canard enchaîné affirme par ailleurs que Pénélope Fillon a été aussi salariée, entre le 2 mai 2012 et décembre 2013, de la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière (PDG de Fimalac), un ami de François Fillon. Elle touchait alors environ 5 000 euros brut par mois.
Interrogé par l’hebdomadaire, le directeur de la revue, Michel Crépu, se dit « sidéré » : « Je n’ai jamais rencontré Pénélope Fillon et je ne l’ai jamais vue dans les bureaux de la revue. » Il précise toutefois que Pénélope Fillon a signé « deux ou peut-être trois notes de lecture ».
De son côté, l’entourage de l’ancien premier ministre a réagi auprès du Monde, jugeant que M. Crépu était « mal renseigné » : « Oui, Mme Fillon a été la collaboratrice de François Fillon, oui, elle a travaillé pour la Revue des deux mondes et oui, c’est fréquent que les conjoints des parlementaires soient leur collaborateur, à gauche comme à droite. Mme Fillon a fait des études de droit et de littérature. Elle a toujours travaillé, dans l’ombre car ce n’est pas son style de se mettre en avant. »
Candidats malheureux à la primaire de la droite aux côtés de M. Fillon, Jean-François Copé et Bruno Le Maire avaient eux aussi été épinglés pour avoir rémunéré leur épouse sans que l’on sache vraiment s’ils s’agissait, ou non, d’un emploi fictif.