Un stand EDF aux "Electric Days" à Paris, le 24 janvier. | ERIC PIERMONT / AFP

Le second chapitre du rapport de la Cour des comptes sur l’Etat actionnaire, publié mercredi 25 janvier, est sans aucun doute le plus sévère pour les pouvoirs publics. Intitulé sobrement « Une situation financière préoccupante », il présente un bilan médiocre de la performance économique des quelque 1 800 entreprises à participation publique. En cause, notamment, les 91 entreprises (dont EDF, Engie, SNCF ou Renault) relevant de l’Agence des participations de l’Etat (APE).

« L’année 2015 fait ainsi apparaître, pour la première fois depuis la création de l’APE, un résultat d’exploitation et un résultat net combinés négatifs », notent les juges financiers. Au-delà, les magistrats soulignent une rentabilité financière (résultat net sur capitaux propres) en constante chute entre 2010 et 2015 et la dégringolade de la valeur du portefeuille coté des entreprises relevant de l’APE. Au 31 décembre 2016, celle-ci s’élevait à 59,8 milliards d’euros, contre 87,6 milliards au 31 décembre 2010, soit une baisse de 29 %, lorsque dans le même temps le CAC 40 a grimpé de 28 %. Le tout emporté par l’écroulement des valeurs du secteur de l’énergie : EDF, Areva et Engie.

Pour les finances publiques, l’évolution du portefeuille de l’Etat a également été « décevante », selon la Cour des comptes. Sur la période 2010-2015, l’Etat a cédé pour 8,5 milliards d’euros d’actifs, investi 8 milliards et reçu 25,9 milliards d’euros de dividendes, et encore, cela tend à baisser d’année en année. Sur cette période, selon la Cour des comptes, la contribution au désendettement de l’Etat a été modeste : 2,3 milliards d’euros en six ans.