Pollution : les recours de 40 000 Nigérians contre Shell rejetés à Londres
Pollution : les recours de 40 000 Nigérians contre Shell rejetés à Londres
Le Monde.fr avec AFP
Accusé de pollution au Nigeria, le géant pétrolier anglo-néerlandais faisait l’objet de poursuites au Royaume-Uni.
Un employé de la raffinerie Shell Agbada 2, à Port Harcourt, le 30 septembre 2015. | FLORIAN PLAUCHEUR / AFP
La Haute Cour de Londres a rejeté, jeudi 26 janvier, deux recours collectifs engagés dans la capitale britannique par plus de 40 000 Nigérians des communautés Ogale et Bille, qui tiennent Shell et sa filiale nigériane SPDC responsables des fuites d’oléoducs ayant détruit leurs terres et pollué leurs étangs.
L’instance a estimé que Royal Dutch Shell n’était pas légalement responsable d’une éventuelle pollution au Nigeria causée par SPDC, et ne pouvait donc pas faire l’objet de poursuites devant les tribunaux britanniques.
Les avocats des plaignants ont immédiatement annoncé qu’ils allaient faire appel. L’un d’eux, Daniel Leader, a estimé que la décision contredisait celles d’autres tribunaux européens. En 2012, la Cour européenne de justice avait estimé que Shell « exerçait une influence décisive sur la conduite de ses filiales », a rappelé M. Leader.
« Des problèmes nigérians »
Cette affaire concerne « fondamentalement des problèmes nigérians », avait argumenté l’avocat de Shell et de SPDC, Peter Goldsmith, en soulignant que les « dégâts matériels présumés » étaient « tous » localisés au Nigeria.
Le cabinet d’avocats Leigh Day, qui défend les deux communautés nigérianes auteures des recours, a pour sa part affirmé que le procès avait toute sa place à Londres, où Shell a son siège, estimant qu’obtenir justice au Nigeria prendrait trop de temps.
« Il est évident pour les plaignants que Royal Dutch Shell est l’ultime responsable pour avoir échoué à s’assurer que sa filiale opère sans causer de dégâts à l’environnement », a-t-il avancé, ajoutant qu’il était « temps pour Shell de réparer ».