Débat TV pour la primaire à gauche entre Benoît Hamon et Manuel Valls. Captation TV à Paris, jeudi 25 janvier. | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR LE MONDE

Dimanche 29 janvier, lors du second tour de la primaire à gauche, en votant pour Benoît Hamon ou pour Manuel Valls, les électeurs décideront aussi de l’avenir de l’idée sociale-démocrate et de la formation qui l’incarne en France.

Pour l’historien Alain Bergounioux, « l’idée du revenu universel d’existence que défend Benoît Hamon et le revenu décent présenté par Manuel Valls » illustre l’enjeu des primaires, « entre la satisfaction que l’on peut retirer d’une position de principe et celle que nourrit une action réalisable ». « Il n’est pas possible de ne pas se soucier des conditions de possibilité ». « La finalité de cette primaire est de rendre possible une action présidentielle ».

Pour la sociologue Dominique Méda, là n’est pas la question. Pour elle, « articulation de la question écologique et de la question sociale, avenir du travail, qualité de l’emploi : Hamon met enfin au cœur de la délibération publique les questions essentielles que nous devons désormais prendre à bras-le-corps (…), parmi lesquelles figure aussi un partage du travail ». La question du revenu universel relève du réalisable : « Correctement mis en œuvre, notamment dans son premier étage – un revenu individuel d’environ 650 euros ouvert sous condition de ressources dès 18 ans –, il serait grandement susceptible de redonner de l’espoir ».

A lire sur le sujet :

« Benoît Hamon, le candidat qui repense le travail », par Dominique Méda, professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine. En articulant question écologique et question sociale, avenir du travail et qualité de l’emploi, le député des Yvelines déplace le débat vers des discussions essentielles et bouscule la gauche, explique la sociologue.

« Manuel Valls, le candidat de la gauche réaliste », par Alain Bergounioux, historien et président de l’Office universitaire de recherche socialiste (OURS). L’ancien premier ministre est l’héritier de ce que le Parti socialiste a acquis difficilement, une culture de gouvernement. La finalité de cette primaire est de rendre possible une action présidentielle.