François Fillon, un député pas très assidu
François Fillon, un député pas très assidu
Par William Audureau
Le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle, pris dans une affaire de soupçon d’emploi fictif, est rarement présent à l’Assemblée depuis douze mois.
Il aurait voulu que l’on parle du candidat, mais c’est surtout le député qui est au centre des attentions. Une enquête préliminaire a été ouverte jeudi 26 janvier à la suite de révélations publiées par Le Canard enchaîné, la veille, sur les soupçons d’emploi fictif de Penelope Fillon auprès de son mari, François, à l’Assemblée entre 1998 et 2002, puis durant six mois en 2012. L’occasion de se pencher sur l’activité parlementaire récente de l’ancien premier ministre, élu au Palais Bourbon depuis 1981.
Le site NosDeputes.fr, qui met en ligne des informations sur l’activité des parlementaires, à partir de données issues du Journal officiel et du site de l’Assemblée, dresse un bilan sans appel. Sur l’ensemble de la législature, le Sarthois a une présence en commission et dans l’hémicycle bien inférieure à ses homologues.
Selon des données fournies au Monde par le collectif RegardCitoyens, qui gère NosDeputes.fr, l’ancien premier ministre ne compte que 97 semaines d’activité parlementaire depuis sa réélection en 2012 – soit 21 semaines par an en moyenne. Même constat pour la présence en commission : 21,5 réunions de moyenne par année. Il appartient au quart des députés les moins assidus à l’assemblée.
Une assiduité réduite ces douze derniers mois
Au cours des douze derniers mois, le bilan est encore plus négatif. La situation peut s’expliquer en partie par la campagne à l’investiture de droite et du centre qu’il a menée. Celle-ci l’a logiquement éloigné de l’hémicycle.
Ainsi, le Sarthois n’a siégé que seize fois au sein de la commission des affaires étrangères dont il est membre, très loin des 183 réunions auxquelles Lionel Tardy (Haute-Savoie, LR), député le plus assidu, a été constaté présent.
Toujours sur les douze derniers mois, François Fillon ne compte par ailleurs que 16 semaines d’activité, très loin des bons élèves comme Eric Straumann (Haut-Rhin, LR) et Régis Juanico (Loire, PS), tous deux à 41 semaines. Dans les deux cas, le candidat à la présidentielle figure parmi les 70 députés les plus absentéistes, sur 564 élus.