Les ventes de livres ont patiné en 2016
Les ventes de livres ont patiné en 2016
LE MONDE ECONOMIE
Malgré des bonnes ventes dans les rayons jeunesse (+ 4,5%), les libraires n’ont pas réussi à faire mieux qu’en 2015.
Après cinq années successives de reflux de l’activité, l’embellie de 2015 aura été de courte durée. Selon le magazine Livre Hebdo daté du vendredi 3 février, les ventes de livres au détail en France sont restées atones l’an dernier, avec une évolution desépérement plate, de 0 % exactement par rapport à l’année précédente.
Nicolas Sarkozy a vendu 173 000 exemplaires de « La France pour la vie », publié chez Plon. Ici en dédicace à la librairie Mollat, à Bordeaux, en février 2016. | MEHDI FEDOUACH / AFP
Boosté par le dernier opus de la saga Harry Potter, écoulé à plus d’un million d’exemplaires en français et en anglais, le secteur de la jeunesse a crû de 4,5 %. Et forme avec les livres de poche et les essais (+ 1,5 % tous les deux) les seules locomotives capables de tirer les ventes. A l’approche de la présidentielle, une demi-douzaine de livres politiques ont également réussi des performances exceptionnelles. C’est le cas par exemple, selon le classement GFK/Livre Hebdo des meilleures ventes en 2016, de La France pour la vie de Nicolas Sarkozy, (Plon, 173 100 exemplaires), Murmures à la jeunesse de Christiane Taubira (Philippe Rey, 155 200 exemplaires) ou encore d’Un président ne devrait pas dire ça des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme (Stock, 172 600 exemplaires).
La bande dessinée, même privée d’un nouvel Astérix l’an dernier, et les sciences humaines ont résisté tant bien que mal, se maintenant à leur niveau de 2015. A contrario, les romans ont enregistré une mauvaise année malgré les performances des auteurs de romans très grand public et massivement distribués comme Guillaume Musso, avec L’Instant présent (Pocket, 632 800 exemplaires) et La Fille de Brooklyn (XO, 545 200 exemplaires). Les dictionnaires, toujours concurrencés de plein fouet par les services en ligne, les beaux livres et le scolaire, domaine qui échappe pour une très grande partie aux librairies, ont également connu une chute de leurs ventes.
Rebond des prix du livre
Livre Hebdo souligne que « le livre est moins performant que la moyenne du commerce de détail, tous produits confondus ». En constant recul depuis une bonne décennie, les ventes en hypermarchés continuent leur plongeon (– 5,3 % en 2016) alors que les grandes surfaces culturelles tirent leur épingle du jeu (+ 2,6 %). Quant aux librairies, elles enregistrent un léger tassement de leur activité.
68 069 nouveautés et nouvelles éditions ont été publiées en 2016, un nombre en très légère hausse, au niveau de 2014. L’étude de Livre Hebdo note également pour la première fois depuis longtemps un « rebond du prix des livres » de 3,2 %, supérieur à l’indice général des prix à la consommation.
Si le panier moyen des clients est resté stable, les stocks ont été resserrés et un coup d’arrêt aux retours – des livres non vendus par les libraires aux éditeurs – s’est fait clairement sentir. Deux facteurs qui ont permis d’améliorer la trésorerie d’une majorité des librairies.
Le syndicat national de l’édition publiera les chiffres 2016 de tout le secteur (librairies, édition) en juin.