Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Christiane Taubira et Anne Hidalgo à la Convention nationale d'investiture de Benoit Hamon, candidat à la présidentielle 2017, à la Mutualité, à Paris, dimanche 5 février. | Jean-Claude Coutausse

Une semaine après sa nette victoire à la primaire PS élargie, Benoît Hamon a été officiellement investi dimanche 5 février à la Mutualité par le Parti socialiste (PS), qui se prend à rêver d’accéder au second tour de la présidentielle, sans toutefois être totalement rassemblé.

C’est la maire de Paris Anne Hidalgo qui a ouvert le bal, en rendant un hommage appuyé au vainqueur de la primaire, devant quelque 2000 militants :

« Après cet exercice réussi ont où ont été posés des nuances (...) des différences, aujourd’hui nous nous rassemblons (...) Nous étions presque condamnés à mort, à une disparition immédiate, nous avons repris des couleurs »

« Rien ne sera fait sans nous, tout sera fait avec nous, c’est déjà le premier succès de ta campagne », a aussi salué le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis.

Le président de la Haute Autorité des primaires citoyennes, Thomas Clay, a déclaré officiellement investi le candidat, donnant au passage les chiffres définitifs du second tour de la primaire : 2 046 628 votants, 58,69% des voix pour M. Hamon.

Plusieurs représentants de la société civile ont pris la parole, dont l’économiste Julia Cagé, particulièrement offensive, qui a fait siffler Emmanuel Macron en l’accusant d’avoir inventé « l’impôt régressif sur le patrimoine ».

Valls, grand absent

Vincent Peillon, Arnaud Montebourg, Anne Hidalgo et Christiane Taubira à la Convention nationale d’investiture de Benoit Hamon, candidat à la présidentielle 2017, à la Mutualité, à Paris, dimanche 5 février. | Jean-Claude Coutausse

L’ex-ministre de la justice Christiane Taubira, acclamée lors de son arrivée, selon notre journaliste sur place, va clore les interventions, avant un discours d’une heure de M. Hamon. Comme annoncé, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon sont venus à la Mutualité assister à l’investiture de leur rival de la primaire :

Manuel Valls est en revanche absent, comme annoncé dès le lendemain de sa défaite. Mais plusieurs de ses proches ou piliers de campagne sont là, comme Didier Guillaume, son directeur de campagne, et le sénateur Luc Carvounas.

Côté gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, Matthias Fekl, Axelle Lemaire, Thierry Mandon, Laurence Rossignol, Pascale Boistard, ou l’écologiste Emmanuelle Cosse ont fait le déplacement. « Nos électeurs, sans renier les cinq années qui viennent de s’écouler, éprouvent le besoin de voir s’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de la gauche de gouvernement », a jugé M. Mandon dans le JDD.

Mais la majorité des poids lourds, dont le premier ministre Bernard Cazeneuve, se sont fait excuser. Malgré ces défections, l’ancien ministre de l’éducation s’est dit « serein sur le rassemblement » dans un entretien au « Monde » paru samedi :

Depuis une semaine, les signaux sont globalement au vert pour l’ancien « frondeur ». L’hémorragie de socialistes en direction d’Emmanuel Macron, prédite par beaucoup, n’a pas eu lieu, pour l’instant en tout cas.