Somalie : l’ex-premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo élu président
Somalie : l’ex-premier ministre Mohamed Abdullahi Farmajo élu président
Le Monde.fr avec AFP
Après deux tours de vote ayant duré plus de six heures, le candidat, du clan des Darod, a obtenu plus de la moitié des votes des 329 parlementaires.
Des électrices glissent leur bulletin de vote dans l’urne, à Mogadiscio, le 8 février 2017. | MUSTAFA HAJIABDINUR / AFP
L’ancien premier ministre somalien Mohamed Abdullahi Farmajo a été élu président, mercredi 8 février, à l’issue d’un vote des parlementaires placé sous haute sécurité, les autorités craignant une nouvelle attaque des islamistes radicaux shebab.
Avec 184 voix, Mohamed Abdullahi Farmajo a obtenu, après deux tours de vote ayant duré six heures, plus de la moitié des scrutins des 329 parlementaires. Mais ce résultat ne lui permettant pas d’obtenir la majorité des deux tiers nécessaire pour être proclamé vainqueur dès le deuxième tour du scrutin, le candidat arrivé deuxième, l’actuel président Hassan Sheik Mohamud – du clan Hawiye –, a reconnu sa défaite afin d’éviter l’organisation d’un troisième et dernier tour.
« C’est le début de l’unité pour la nation somalienne, le début de la lutte contre les shebab et la corruption », a déclaré après son élection Mohamed Abdullahi Farmajo, depuis le hangar de l’aéroport de Mogadiscio, un des endroits les mieux protégés de la ville, où le scrutin a été organisé.
Suffrage universel reporté à 2020
Le nouveau président, qui possède aussi la nationalité américaine, a été nommé premier ministre en 2010, mais des querelles politiques ont eu, huit mois plus tard, raison de son ambition.
Son élection marque la fin d’un processus électoral de plusieurs mois, maintes fois retardé et entaché de nombreuses accusations de corruption et de manipulation. Malgré l’absence du suffrage universel, dont l’introduction a finalement été reportée à 2020, cette élection est vue comme une avancée dans ce pays privé de véritable Etat central depuis la chute de l’autocrate Siad Barre en 1991.
Depuis près de trente ans, le pays est plongé dans le chaos et la violence entretenus par des milices claniques, des gangs criminels et des groupes islamistes.