Aide aux migrants : Cédric Herrou condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis
Aide aux migrants : Cédric Herrou condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis
La justice reprochait à l’agriculteur d’avoir pris en charge des migrants sur le sol italien.
Le militant Cédric Herrou, le 4 janvier, à Nice. | VALERY HACHE / AFP
Poursuivi pour aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière dans la vallée franco-italienne de la Roya, Cédric Herrou a été condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice, vendredi 10 février. La justice reproche à cet agriculteur d’avoir pris en charge des migrants sur le sol italien.
Il a en revanche été relaxé des autres faits qui lui étaient reprochés : l’installation, en octobre 2016, sans autorisation d’une cinquantaine d’Erythréens dans un centre de vacances SNCF désaffectée, à Saint-Dalmas-de-Tende (Alpes-Maritimes), ainsi que l’aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale.
Durant l’audience, qui s’était tenue le 4 janvier à Nice, où 300 personnes étaient venues le soutenir, M. Herrou avait assumé : « Je le fais parce qu’il faut le faire. »
« Je le fais parce qu’il y a des gens qui ont un problème. Il y a des gens qui sont morts sur l’autoroute, il y a des familles qui souffrent, il y a un Etat qui a mis des frontières en place et qui n’en gère absolument pas les conséquences. »
Il était ensuite aussi revenu sur la manière dont il a commencé à venir en aide aux migrants il y a un an et demi : « Au départ, je voyais des gens marcher sur la route, des Noirs, alors je les emmenais à la gare de Breil-sur-Roya. Et petit à petit, je me suis intéressé au problème. »
« Tribune politique »
Mais le procureur, Jean-Michel Prêtre, avait pour sa part dénoncé l’usage de ce procès comme d’une « tribune politique » et requis à l’encontre de l’agriculteur huit mois de prison avec sursis, la confiscation de son véhicule, ainsi qu’un usage limité de son permis de conduire aux besoins de sa profession.
En août 2016, M. Herrou avait déjà été inquiété par la justice pour avoir transporté des Erythréennes, avant que l’affaire ne soit classée sans suite. Début janvier, la présidente du tribunal s’était dès lors étonné que cette procédure dont il a fait l’objet n’ait pas mis un coup d’arrêt à ses actions. « Même si vous me condamnez, le problème continuera », avait répliqué le militant.
Sur la route avec un agriculteur qui fait traverser la frontière italienne à des migrants
Durée : 02:11