Tournoi des six nations : face à l’Ecosse, les Bleus n’ont que la victoire en tête
Tournoi des six nations : face à l’Ecosse, les Bleus n’ont que la victoire en tête
Le Monde.fr avec AFP
A l’exception de l’entrée de Loann Goujon, Guy Novès a reconduit les vaincus de Twickenham pour défier le XV du Chardon, dimanche à Saint-Denis (16h).
Noa Nakaitaci, le 11 février à Marcoussis. | CHRISTOPHE SIMON / AFP
Alors que l’Angleterre, victorieuse d’une furieuse bataille au Pays de Galles (21-16), est bel et bien lancée vers la conquête du Grand Chelem, et que l’Irlande, battue en Ecosse en ouverture, a puni l’Italie à Rome (67-10), le XV de France n’a qu’une obsession avant de recevoir le XV du Chardon, dimanche à 16h, en clôture de la deuxième journée du Tournoi : gagner.
Pour prendre le meilleur sur des Ecossais en grande forme, le sélectionneur Guy Novès a choisi la continuité. Seul nouveauté dans son XV de départ, le zeste de puissance que devrait apporter la présence de Loann Goujon à la place de Damien Chouly. « Tout changer aurait voulu dire qu’on n’était pas satisfait de ce qu’il s’était passé » à Twickenham samedi dernier (16-19), a justifié Novès.
Son discours, au moins en public, a sensiblement évolué par rapport à l’après-match, où, après la victoire échappée dans les dix dernières minutes sur le terrain du XV de la Rose, il avait pointé les « erreurs impardonnables » faites par « chaque joueur ». Mais « cela ne veut pas dire que je ne les aime pas ». Simplement, « il faut leur dire la vérité pour qu’ils murissent vite » a ajouté le sélectionneur, vendredi en conférence de presse.
Puissance contre vitesse
Face à l’Ecosse, le défi sera de taille, et les Bleus devront rivaliser avec la vitesse et le jeu de touche des Calédoniens, deux de leurs atouts traditionnels. « Ce match sera, je pense encore, plus intense que le week-end passé. Vu le volume qu’ils mettent, ça va aller encore plus vite que contre l’Angleterre », prédit l’expérimenté Damien Chouly.
Freiner la vitesse par la force, fixer les Ecossais, c’est aussi en partie la raison du maintien d’Uini Atonio (1,96 m pour 140 kg), ou de l’entrée de Goujon, qui pourraient être utiles pour suivre l’exemple des Irlandais en perçant au coeur, autour des zones de ruck où les Ecossais ne contestent pas systématiquement. « Ils ne sont pas dans les rucks donc ils sont sur la ligne de défense, ils montent vite il n’y a pas trop d’espace entre eux », analyse le deuxième ligne Julien Le Devedec.
Si, en mêlée fermée, les Ecossais pourraient souffrir en l’absence de leurs deux titulaires habituels, W.P. Nel et Alasdair Dickinson, gare à l’autre phase-clé de la conquête, la touche, où les frères Richie et Jonny Gray font des ravages. La Calédonie fait valoir un « alignement très grand avec les deux frères Gray (2,07 m pour Richie, 1,98 m pour Jonny) et un troisième ligne très aérien », souligne Chouly, qui sait de quoi il parle pour avoir évolué à l’ASM sous les ordres du sélectionneur de l’Ecosse Vern Cotter, et avec Nathan Hines, désormais chargé de la touche pour le XV du Chardon. Gare à ses combinaisons concoctées en touche, comme samedi dernier contre l’Irlande (27-22), avec trois arrières dans l’alignement pour un essai.
Le money-time dans les têtes
En Angleterre, les Français ont subi leur troisième défaite consécutive à cinq points ou moins, pour n’avoir pas pu renverser la vapeur dans les dix minutes. Ce qu’ont en revanche réussi à faire les Ecossais contre l’Irlande.
Un savoir-faire mental essentiel ? « Nous savons comment gérer la rencontre dans les dix dernières minutes comme nous l’avons fait l’an dernier », a rappelé samedi au Stade de France Jason O’Halloran, l’entraîneur des arrières écossais. En 2016, l’Ecosse avait dominé l’équipe de Guy Novès à Murrayfield (29-18) en faisant la différence dans le dernier quart d’heure.
Pour que la défaite ne soit pas une fatalité, les Français doivent aussi gommer leurs carences disciplinaires (15 pénalités concédées à Twickenham, contre 8 pour les Anglais) et surtout mettre fin à leur récurrent manque de réalisme. « On veut se donner les moyens de rivaliser. On a montré qu’on méritait mieux », a encore tonné le capitaine Guilhem Guirado, samedi. « J’ai dit aux joueurs qu’on arrivait à faire des choses extraordinaires, que certaines équipes n’arrivaient d’ailleurs pas à réaliser mais qu’on devait absolument basculer dans la victoire. On a besoin de victoire. »