Arsenal face à son bourreau du Bayern, le « clasico » de la Ligue des champions
Arsenal face à son bourreau du Bayern, le « clasico » de la Ligue des champions
Par Léo Anselmetti
Les joueurs d’Arsène Wenger, qui se déplacent à Munich en huitièmes de finale, se sont inclinés quatre fois ces cinq dernières saisons face aux Bavarois.
Les Gunners ont vite déchanté. Premiers du groupe A, les joueurs d’Arsenal pensaient avoir fait le plus compliqué face au PSG dans le but d’accéder à des quarts de finale de la Ligue des champions qui leur échappent depuis 2010. Mais, ironie du sort, le Bayern Munich, bourreau d’Arsenal depuis maintenant cinq ans, a terminé second du groupe D derrière l’Atlético Madrid. Une potentielle affiche dont s’est amusé le club bavarois sur Twitter, demandant s’ils devaient d’ores et déjà réserver leurs billets à destination de la capitale anglaise.
. @Arsenal @ChampionsLeague Should we just book our travel to London now? 🏆 https://t.co/qkZvZZLsWQ
— FCBayernUS (@FC Bayern US)
Il ne pouvait en être autrement… Le nom du Bayern est sorti du chapeau quelques secondes avant celui d’Arsenal, pour sceller un quatrième affrontement en cinq saisons entre les deux clubs pour un résultat quasiment identique à chaque confrontation pour les Anglais : deux éliminations en huitièmes (2013 et 2014) ainsi qu’une lourde défaite (5-1) en phase de poule l’an dernier…
Les deux clubs n’en sont pas à leur galop d’essai dans cette phase de la compétition. Mais tout le monde, ou presque, donne les Bavarois vainqueurs. Ce sera le quatorzième huitième de finale de l’histoire d’Arsenal, recordman de l’exercice, et le treizième pour les hommes de Carlo Ancelotti. Des bavarois qui ont par ailleurs la meilleure attaque à ce stade de la compétition avec 55 réalisations. Les Gunners, eux, possèdent le record du plus grand nombre de buts encaissés (32).
Le match aller se disputant à l’Allianz Arena, il est intéressant de se pencher sur les statistiques à l’extérieur de l’équipe d’Arsène Wenger. Là encore, avec sept défaites en terres hostiles, les Gunners sont les plus grands perdants des huitièmes de finale en déplacement… Mais les pronostics existent pour être déjoués, et ce n’est pas Mohamed Elneny, le milieu de terrain égyptien d’Arsenal, qui dira le contraire, lui qui affirme se « rendre à Munich très confiant ».
Bayern v Arsenal highlights: 3rd time in five seasons!
Durée : 02:33
Images :
UEFA - Youtube
Le Bayern toujours aussi dominateur
Le Bayern continue de dominer le championnat allemand. Sous l’impulsion de leur serial buteur, Robert Lewandowski (15 buts en 20 matchs), il compte déjà sept points d’avance sur sur son surprenant poursuivant, le RB Leipzig, et quinze sur Dortmund, son principal rival. Lewandowski n’est pas vraiment inquiet avant de retrouver les Gunners : « Si nous jouons bien, Arsenal n’a aucune chance. » Même si le jeu des Bavarois est moins bien huilé cette saison, l’actuelle série de 11 matchs sans défaite, toutes compétitions confondues, peut leur conférer une certaine sérénité. Carlo Ancelotti, le tacticien italien aux cinq Ligues des champions, estime que son équipe « n’a rien besoin d’améliorer en attendant Arsenal ».
Le Gunner Mesut Ozil n’a marqué aucun but en 2017. | GLYN KIRK / AFP
Des Gunners qui, quant à eux, n’ont pas réussi à garder le cap après un début de saison tonitruant. Malgré une victoire acquise samedi contre Hull City grâce à un doublé d’Alexis Sanchez, devenu pour l’occasion le meilleur buteur de Premier League, les hommes d’Arsène Wenger restent sur deux défaites en trois rencontres. Les retours de blessure de Per Mertesacker, Danny Welbeck et Granit Xhaka devraient leur faire du bien. Mais la méforme de Mesut Ozil, relayée dans toute la presse anglaise, doit peser sur le groupe. Le champion du monde en titre, auteur de 9 buts en première partie de saison, n’a plus marqué depuis le début de l’année. Arsène Wenger s’est d’ailleurs montré on en peut plus critique avec son meneur de jeu allemand : « Il est temps pour Ozil de marquer à nouveau. Il a manqué des opportunités qui étaient tout à fait à sa portée. Contre Hull, j’ai senti qu’il n’était pas en confiance. C’est problématique parce qu’on attend de lui qu’il nous apporte un plus, quelque chose de spécial. » D’ordinaire peu bavard sur les performances de ses joueurs, l’entraîneur londonien dissimule certainement un malaise plus profond.
Le départ de Wenger n’est plus tabou
Arsène Wenger en août 2016 à Londres. | Eddie Keogh / REUTERS
A 67 ans, l’ancien tacticien de l’AS Monaco et de Nancy va fêter sa 21e saison à la tête des canonniers d’Arsenal. Et comme il est de coutume chaque année, la presse anglaise évoque son départ en fin de saison. La contestation est d’autant plus forte depuis qu’Arsenal s’est fait décrocher de la course au titre par Chelsea après avoir fait illusion en début de saison. Le Daily Mirror assurant même que les dirigeants d’Arsenal travaillent déjà sur le nom de son successeur. Celui-ci pourrait se nommer Thomas Tuchel, l’entraîneur du Borussia Dortmund, celui de la Juventus Massimiliano Allegri ou encore Leonardo Jardim, qui fait des merveilles avec le club monégasque. Toutefois, c’est bien Arsène Wenger qui aura le dernier mot. Selon une source proche de l’entraîneur, il aurait dans les mains « une offre de prolongation de deux ans pour 8 millions de livres ». Quoi qu’il en soit, l’atmosphère du vestiaire londonien n’est pas au beau fixe avant d’aborder un match si compliqué dans une Allianz Arena n’ayant connu aucune défaite cette saison.
Après successivement une finale, une victoire, puis trois demi-finales en Ligue des champions, les Bavarois tomberaient de haut s’ils étaient éliminés à l’Emirates Stadium, le 7 mars prochain. Mais malgré l’affirmation d’Arjen Robben disant que le Bayern « répond toujours présent à ce stade de la compétition », Manuel Neuer a tenu à rappeler à ses coéquipiers qu’« Arsenal est plus fort que les années précédentes » et qu’il va donc « falloir faire mieux que lors des derniers matchs ». Attention donc à l’excès de confiance.