Une terrasse qui domine la ville et le port, de vastes baies vitrées, une architecture ultramoderne : installé sur une colline au milieu des pins, le campus barcelonais de l’Instituto de Estudios Superiores de la Empresa (IESE) souligne fièrement la réussite de l’école.

Fondée en 1964 par l’Opus Dei, puissante organisation catholique, l’IESE se défend toutefois de tout prosélytisme religieux. Même si certaines salles de cours restent ornées – discrètement – d’un crucifix. « Les questions de ­religion ne sont jamais présentes dans la vie de l’école », affirment en chœur les étudiants. En revanche, l’IESE affiche fortement ses valeurs : humanisme, éthique, responsabilité.

Le tout assorti d’une foi inébranlable… dans les vertus de l’éducation. « Notre mission consiste à aider les dirigeants à exercer une action positive et en profondeur sur la société, explique Franz Heukamp, le doyen. Cela va bien au-delà du rôle traditionnel d’une business school. Les leaders doivent d’abord comprendre leur environnement, et ce n’est pas une question d’idéologie. Nous avons une vision très large de ce que peut réaliser le monde des affaires et de la politique. »

Outre ses locaux de Barcelone, l’école est également implantée à Madrid, à New York, à Sao Paulo et, depuis deux ans, à Munich. « Nous avons l’un des plus importants réseaux de campus à travers le monde », souligne le doyen. De quoi permettre de multiples échanges et coopérations entre les différents sites. Et renforcer la position de l’IESE comme institution globale.

Un rythme très soutenu

L’enseignement s’appuie avant tout sur la fameuse méthode des cas, chère à Harvard – la prestigieuse business school américaine a participé à la création de l’IESE. Chaque jour, les étudiants discutent plusieurs de ces cas. Objectifs prioritaires : apprendre à prendre des décisions, développer leur leadership. « Les cours sont très concrets et en général de très haut niveau, estime Jérôme Quitterez, un jeune ingénieur français inscrit en MBA. On se ­retrouve avec des participants ­venus du monde entier, avec des parcours professionnels très ­variés. Cette diversité est une grande richesse, qui permet de progresser énormément. »

L’accent est mis sur les compétences de communication, le ­travail en équipe et le « management de soi ». La quasi-totalité de ces enseignements peuvent être suivis en anglais. Et le rythme de travail est à peu près aussi intensif qu’en classe préparatoire. Quant aux professeurs, ce sont le plus souvent des « pointures » de calibre international. Un système d’évaluation des cours permet en outre à l’école d’ajuster le tir très rapidement en cas de besoin.

L’IESE se concentre sur les programmes pour cadres et dirigeants, délaissant les cursus « pré-expérience ». Elle propose ainsi un portefeuille de trois MBA – à temps plein (sur deux ans), Executive (à temps partiel) et Global Executive (avec des modules sur trois continents) – qui attirent des participants de tous pays, et notamment de l’Hexagone. Pour répondre à une demande croissante, le cursus à plein temps a augmenté ses effectifs. L’école est aussi en pointe pour la formation continue des manageurs.

Signe de la grande proximité de l’IESE avec les entreprises, le Financial ­Times la classe même, depuis deux ans, au premier rang mondial, juste devant HEC, pour les séminaires sur mesure destinés aux dirigeants.

Autre point fort, le réseau des diplômés. Particulièrement actif, il compte une quarantaine de « chapitres » dans autant de pays, qui organisent une multitude d’événements. Chaque année, l’IESE réunit pendant deux jours quelque 2 000 de ses « anciens », dans un grand élan d’enthousiasme. L’occasion de resserrer les liens, de réfléchir aux grands enjeux du moment et de lancer de nouveaux projets de business.

Autant d’éléments qui permettent à l’IESE, année après année, de confirmer sa place parmi les meilleures business schools européennes – avec deux autres espagnoles, l’Instituto de Empresa et l’Escola Superior ­d’Administracio i Direccio d’Empreses.