LA LISTE DE NOS ENVIES

Cette semaine vous pourrez, au choix, lire l’hommage de la revue « Rock & Folk » à son mythique rédacteur en chef Philippe Manœuvre, voir Requin chagrin en concert, vous rendre à une soirée jazz, admirer le spectacle musical « Peau neuve » ou réserver vos places pour le festival électro Nuits sonores à Lyon.

UNE REVUE : « Rock & Folk » en l’honneur de Philippe Manœuvre

Le n° 595 du mensuel « Rock & Folk  » (daté du mois de mars 2017). | DR

Sur la couverture du no 595 de Rock & Folk (daté du mois de mars), une pastille rouge, « Goodbye Philman ! » Philman, c’est Philippe Manœuvre, « notre intrépide rédacteur en chef », annonce le chapô d’introduction aux six pages qui lui sont consacrées. Agé de 62 ans, celui qui a fait ses débuts dans le mensuel musical en 1973 par la publication d’une lettre au courrier des lecteurs à propos du disque Raw Power des Stooges, prend sa retraite.

Critique rock probablement le plus connu d’un public qui dépasse celui du mensuel, Philippe Manœuvre est devenu rédacteur en chef de Rock & Folk en 1993. Ses textes, reportages, chroniques de disques, papiers historiques, entretiens etc. sont toujours animés par l’enthousiasme. « La passion est non feinte », ajoute Laurent Chalumeau dans le texte qui court sur les pages de cet au revoir, pour lesquelles Manœuvre pose entourées d’attachées et d’attachés de presse (dix-huit filles, neuf garçons).

A cet hommage avec passage de témoin au nouveau rédacteur en chef Vincent Tannières, actuel directeur artistique du mensuel, Rock & Folk ajoute nombre de sujets. Des entretiens avec Lol Tolhurst, à propos de The Cure, Tim Presley, John Lydon à propos de Public Image Ltd ; un retour sur le groupe Cactus et sur l’harmoniciste de blues Little Walter (1930-1968) ; des articles sur Temples et Grandaddy, ce dernier par ailleurs célébré en « Disque du mois », en ouverture d’une vingtaine d’albums chroniqués en grand, de la partie rééditions ; les sorties en vinyles etc.

La rubrique « Erudit rock » revient sur la carrière de Greg Lake (mort le 7 décembre 2016) et sur la discographie de Divine Comedy. Films, séries télévisées, livres, bandes dessinées, DVD et comptes rendus de concerts sont présentés comme chaque mois. Sylvain Siclier

Rock & Folk, no 595, mars 2017, 114 pages, 6,40 €.

DEUX CONCERTS

  • Requin chagrin, au Point éphémère, à Paris, le 23 février

Requin chagrin au Point éphémère. | DR

Grand espoir de la pop francophone, Requin chagrin est repéré en 2015 par le collectif dénicheur de perles rares La Souterraine (lire Le Monde daté du 28 novembre 2016) et inclut l’obsédant titre Adelaïde dans une de ses compilations.

A l’origine de ce séduisant squale, il y a Marion Brunetto, chanteuse et guitariste âgée de 26 ans, qui compose et enregistre seule dans sa chambre parisienne des vignettes pop mélancoliques et accrocheuses. Devenu un quatuor (basse, clavier, batterie), Requin Chagrin publie un mini-album vinyle en édition limite Objet Disque en octobre 2015, réédité et remastérisé en 2016 chez Alter K.

L’identité musicale s’affirme sur cet opus, on y décèle des échos éthérés de surf musique et de rock indépendant britannique, mais surtout une chanson française déviante, où Indochine et Elli & Jacno répéteraient ensemble dans un garage. Le groupe est d’ailleurs adoubé par Etienne Daho, grand frère et éternel modèle d’une certaine pop française.

Requin Chagrin tourne actuellement dans toute la France, et sera en concert à Paris, le jeudi 23 février au Point éphemere. En première partie, l’exilé londonien Rémi Parson, qui chante en français une pop matinée de cold wave. Franck Colombani

Point éphémère, 200 quai de Valmy, Paris 10e. Mo Jaurès, Louis-Blanc. 16 €. 

  • Le saxophoniste pianiste Christophe Panzani et le pianiste Yonathan Avishai au Studio de l’Ermitage, à Paris, le 22 février

Affiche de la soirée du label Jazz & People au Studio de l’Ermitage. | DR

Compagnie phonographique qui appuie ses productions sur le financement participatif, Jazz & People a déjà à son actif une quinzaine d’albums, dont celui du Dal Sasso/Belmondo consacré à la composition A Love Supreme de John Coltrane, la Lafayette Suite de Laurent Coq et Walter Smith III, des enregistrements de Laurent Courthaliac, Sarah Lenka, du groupe Awake, de Leïla Olivesi…

Une soirée au Studio de l’Ermitage, mercredi 22 février, permettra de retrouver deux autres musiciens au catalogue de la compagnie. En première partie, le saxophoniste Christophe Panzani, qui présentera son album Les Ames perdues, recueil de duos avec divers pianistes. Puis ce sera le pianiste franco-israélien Yonathan Avishai, en quintette, avec le répertoire de son récent disque The Parade, le deuxième pour le label après Modern Times. S. Si.

Studio de l’Ermitage, 8 rue de l’Ermitage, Paris 20e. Mo Ménilmontant, Pyrénées, Jourdain, Gambetta. Tél. : 01-44-62-02-86. Mercredi 22 février, à 20 h 30. 22 €.

UN SPECTACLE MUSICAL : « Peau neuve », de Lili Cros et Thierry Chazelle au Ciné XIII Théâtre, à Paris

Clip "L'homme de sa vie" - Lili Cros et Thierry Chazelle
Durée : 03:33

Fondé à la fin des années 2000, le duo qui unit la chanteuse, bassiste et guitariste Lili Cros et le chanteur, guitariste et joueur de mandoline Thierry Chazelle a enregistré trois albums – Voyager léger, Tout va bien et le plus récent Peau neuve, qui donne son nom à leur nouveau spectacle.

Il est présenté dans le décor années 1920 de la belle salle du Ciné XIII Théâtre, à Paris. Leurs chansons vont et viennent entre l’humour et la tendresse, évocations savoureuses de moments de vie, de souvenirs d’amitié, de familles (la belle suite dédiée aux grands-parents Le Petit écho de la mode et Le Havre, sur le port).

Voix complémentaires, précises, dans la clarté détaillée des mots, instrumentistes aux envies variées (rock, folk, musiques du monde, éléments jazz, jusqu’au hip-hop…), Cros et Chazelle sont tout aussi exacts dans leur approche théâtrale. Laquelle, en sobriété soignée, a été mise en scène par Fred Radix et François Pilon. S. Si.

Ciné XIII Théâtre, 1 avenue Junot, Paris 18e. Mo Lamarck-Caulaincourt, Abbesses. Tél. : 01-42-54-15-12. Jusqu’au 28 février. A 21 heures, sauf mercredi 22 et vendredi 24, à 19 heures et dimanche 26 à 18 heures. De 18 € à 26 €, 13 € mercredi.

A RÉSERVER : la 15e édition des Nuits sonores, à Lyon, du 24 au 28 mai

Nuits sonores à Lyon, du 24 au 28 mai. | DR

Rendez-vous phare de la musique électronique le festival lyonnais des Nuits sonores fêtera fièrement cette année ses quinze bougies. La programmation de la manifestation, prévue du 24 au 28 mai, couvre un spectre très large, de la techno en passant par la house, la pop synthétique, le rock, le hip-hop et autres brassages éclectiques vers le jazz et les musiques du monde…

Pas moins de 150 artistes, dont une majorité de jeunes talents issus des quatre coins du monde, sont attendus. Mais aussi quelques valeurs sûres, notamment le retour du DJ star dijonnais Vitalic, venu défendre son dernier album Voyager (Clivage Music). La tête d’affiche française ouvrira le bal lors de la première nuit, vers 1 h 20 du matin. Il sera précédé par la darkwave du lyonnais Poison Point, le duo synth pop Agar Agar et la sensation berlinoise Mind Against dont le style mêle house, techno et IDM.

Autre événement, la DJ, chanteuse et productrice russe Nina Kraviz offrira un set marathon à La Sucrière (le 26 mai), qui durera de 15 heures à 22 heures. Pour les amateurs de musique industriel, les pionniers berlinois Einstürzende Neubauten, se produiront le 27 mai, cinq ans après leur dernière venue.

Mais la grosse, attraction du soir, est sans conteste les Chemical Brothers, duo formé en 1992, qui ont propagé depuis Manchester ses tubes « big beat » à travers le monde. Autre présence notable côté rock débridé, Beak>, le trio kraut rock emmené par le Bristolien Geoff Barrow de Portishead (le 28).

Pour la troisième nuit, la halle 1 accueillera quant à elle le légendaire et spirituel jazzman Pharoah Sanders. Puis dans une autre salle, ce sera le chanteur syrien Omar Souleyman, référence du dabke avec ses nappes synthétiques trippantes.

Pour cet anniversaire, le festival se rendra aux anciennes usines Fagor-Brandt (7e arrondissement) où seront installées pour l’occasion trois scènes. Le site des docks fluviaux n’est pas déserté pour autant, avec des événements programmés à La Sucrière et son rooftop Le Sucre, plateformes culturelles du sud de la Presqu’île, ainsi qu’au nord sur le site des Subsistances. Sans oublier les habituels cafés, péniches-bars et petites salles de concerts qui feront partie du dispositif. A noter d’ailleurs, le 25 mai, à l’Epicerie moderne, la passionnante collaboration entre Group Doueh et Cheveu, rencontre fructueuse entre électro-punk et musique sahraouie. L’édition précédente des Nuits sonores avait battu son record de fréquentation (138 000 spectateurs). F. C.

Nuits sonores, à Lyon. Du 24 au 28 mai. Nuit 1, ou 3 ou 4, 38 € ; Day 1, ou 2 ou 3, 26 € ; forfait 3 Nuits, 94 € ; forfait 3 NS Days 58 € ; forfait Nights & Days, 140 €. Les trois nuits principales sont interdites aux mineurs. Les trois NS days sont accessibles aux muneurs uniquement accompagnés d’un majeur responsable, désigné par le tuteur légal du mineur par décharge.