Les locataires d’aujourd’hui sont plus modestes qu’il y a trente ans
Les locataires d’aujourd’hui sont plus modestes qu’il y a trente ans
Le Monde.fr avec AFP
Selon l’enquête triennale de l’Insee, 42 % des « non-propriétaires » font aujourd’hui partie des ménages aux revenus les plus modestes.
Le creusement des écarts de revenus entre propriétaires et locataires est l’évolution la plus marquante de l’enquête sur le logement de l’Insee qui a été menée de juin 2013 à juin 2014, et publiée mardi 21 février.
Selon la dernière édition de cette enquête triennale réalisée depuis quarante ans, les anciennes générations de propriétaires pauvres, habitant des logements de mauvaise qualité ont disparu : un cinquième des ménages les plus pauvres sont propriétaires en 2013, contre près de la moitié en 1973. A l’inverse, 42 % des « non-propriétaires » font aujourd’hui partie des ménages aux revenus les plus modestes, contre 25 % en 2015.
Les locataires sont plus modestes aujourd’hui qu’il y a trente ans, car cette catégorie « s’est progressivement vidée des ménages les plus aisés qui ont pu accéder à la propriété ». En outre, les locataires sont davantage confrontés à des prix de l’immobilier élevés : ils vivent dans des zones où le prix au mètre carré est supérieur de 18,1 % à la moyenne nationale, contre seulement 6,7 % en 1984.
Moins de chances de devenir propriétaire
L’enquête montre par ailleurs que les ménages qui ne sont pas propriétaires ont aujourd’hui moins de chances de le devenir. Car si le taux de propriétaires atteint 58 %, et même 75 % à l’âge de la retraite, une proportion en hausse depuis trente ans, le taux d’accès à la propriété, lui, a reculé depuis 2001, passant de 14 % à 11,4 %.
En outre, les inégalités d’accès à la propriété se sont accrues entre les différentes catégories de ménages, en particulier entre ceux que leurs parents peuvent aider et les autres, car l’aide financière de la famille est devenue fréquente. De même le revenu, la nécessité d’avoir deux apporteurs de ressources et un emploi stable « sont devenus des conditions plus prégnantes ».