Aulnay : la famille de Théo L. visée par une enquête financière
Aulnay : la famille de Théo L. visée par une enquête financière
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Plusieurs membres de la famille du jeune homme et lui-même sont visés par une enquête sur un possible détournement de subventions. A ce stade, aucun n’est poursuivi.
Plusieurs membres de la famille de Théo L. – le jeune homme victime d’un viol supposé par un policier à Aulnay-sous-Bois –, et lui-même sont visés par une enquête sur un possible détournement de subventions à la suite de soupçons d’emplois fantômes dans une association présidée par un frère de Théo L., selon des sources concordantes à l’Agence France-Presse, confirmant une information du Parisien. Les interrogations des enquêteurs portent sur une somme de 678 000 euros.
L’enquête confiée à la police judiciaire de la Seine-Saint-Denis, pour « suspicion d’abus de confiance et escroquerie », selon Le Parisien, a été ouverte à la « mi-2016 » par le parquet de Bobigny, soit plusieurs mois avant le viol supposé de Théo L. au cours d’une interpellation le 2 février à Aulnay-sous-Bois.
Le parquet de Bobigny a confirmé au Monde l’ouverture de l’enquête préliminaire en juin 2016, précisant qu’elle « a été ouverte suite à un signalement de l’inspection du travail, sur la base de l’article 40. Article qui oblige tout fonctionnaire ayant la connaissance d’un crime ou d’un délit dans l’exercice de ses fonctions, d’en informer le procureur de la République ».
678 000 euros de subvention de l’Etat
Dans l’enquête financière, « le nom de Théo apparaît, mais pas comme le principal mis en cause », a précisé à l’Agence France-Presse une source proche du dossier. A ce stade, personne n’est poursuivi.
Le signalement de l’inspection du travail concernait l’association Aulnay Events, qui avait pour mission de faire de la médiation. Placée en liquidation judiciaire à l’été 2015, cette association était présidée par un frère de Théo L. D’après les informations du Parisien, l’association aurait reçu, entre janvier 2014 et juin 2016, 678 000 euros de subvention de l’Etat par le biais de contrats aidés.
Mais les enquêteurs s’interrogent sur la réalité de ces emplois et sur des versements de l’association à des membres de la famille, dont Théo L. Selon Le Parisien, le frère de Théo L. s’est défendu d’avoir employé des salariés fantômes et dit avoir recruté en CDI plus de trente personnes, dont des membres de sa famille.