Le PSG a dominé l’OM dimanche. | FRANCK PENNANT / AFP

En un quart d’heure seulement, le nouveau propriétaire de l’OM Frank McCourt et son président Jacques-Henri Eyraud ont pu mesurer la distance qu’il reste encore à parcourir à leur projet « OM Champion » pour rattraper le Paris-Saint-Germain, quadruple roi de France.

Lourdement battus par Monaco et Lyon en Ligue 1 depuis le début 2017, les Marseillais ont également été submergés par des Parisiens qui menaient déjà deux buts à zéro après 15 minutes de jeu au stade Vélodrome. La suite ne sera qu’un long supplice pour les dirigeants et supporters marseillais. Lucas (47e), Draxler (60e) et Matuidi (72e) complétant la déroute d’une équipe olympienne, à peine consolée par un but inutile de Rod Fanni (70e).

Le Vélodrome se transforme en cratère

Marseille a pourtant vibré toute la journée en attendant le sommet de cette 27e journée. Le regain de flamme des fans de l’OM depuis l’arrivée de l’actionnaire américain se confirme jour après jour. Et la venue de l’éternel rival parisien cristallise en avance le rêve d’un lustre retrouvé. Qu’importe que l’OM ne soit que 7e de Ligue 1 à 17 points du PSG et 23 de l’AS Monaco. Dans l’après-midi, des heurts éclatent même autour du stade Vélodrome entre supporters de l’OM cuits par le soleil et forces de l’ordre utilisant gaz lacrymogènes et canon à eau.

À l’heure du match, le Vélodrome est un cratère, mais, l’absence des ultras parisiens, interdits de déplacement, évite les tensions des affrontements passés. Fumigènes et bombes agricoles sont restés à l’extérieur. L’Orange Vélodrome bat son record de fréquentation avec fierté – 65 252 spectateurs - et les groupes ultras marseillais montrent aux dirigeants parisiens comment un public fanatique peut transformer un match en spectacle.

Il en faut plus pour troubler le PSG. Invaincu en Ligue 1 depuis la mi-décembre, conforté dans ses certitudes depuis son triomphe contre Barcelone en Ligue des Champions (4-0), l’entraîneur Unai Emery garde même Draxler, Ben Arfa et Di Maria sur le banc des remplaçants. Des réserves offensives pour plus tard ? Tranquille, il table sur une attaque Cavani-Lucas, alimentée par l’Argentin Javier Pastore.

Côté Marseille, les internationaux français Dimitri Payet et Patrice Evra, incertains vendredi, sont bien là dimanche. Le dernier porte le brassard de capitaine d’une équipe orpheline de son buteur habituel, Bafé Gomis, blessé. Rudi Garcia, l’entraîneur de l’OM, a densifié physiquement son milieu de terrain en titularisant Zambo Anguissa. Piètre parade face à l’infernal trio parisien Verratti-Matuidi-Rabiot.

Dès la 2e minute, Dimitri Payet fait passer le message. D’une faute grossière sur Meunier, il montre que l’OM veut mettre la pression sur Paris. Le Vélodrome rugit mais la première poussée marseillaise ne donne qu’un corner. Quelques secondes plus tard, le même Meunier s’infiltre déjà à la barbe d’Evra, qui accuse bien ses 36 ans, pour centrer vers Cavani. L’alerte est repoussée par Rolando. Deux minutes plus tard, Vainqueur commet l’erreur de bousculer le Parisien Rabiot à 40 mètres des buts de l’OM. Verratti tire le coup franc, Thiago Silva, excentré à gauche de la surface, le remet de la tête. Marquinhos, seul au second poteau, marque. La combinaison est parfaite et le Vélodrome assommé (6e).

La Coupe pour sauver la saison

Le temps de voir Dimitri Payet faire sa « spéciale » - ballon récupéré sur la droite, crochet pour se recentrer et frappe au ras du poteau de Trapp – et l’OM craque encore. Une déviation habitée de Javier Pastore sur un ballon profond de Verratti, déboussole Fanni et Rolando et envoie Cavani gagner son duel avec Pelé (0-2). L’OM est KO et il faut tout l’égoïsme de Lucas, qui oublie complètement Cavani pour tirer sur le gardien marseillais à la 21e minute, puis un hors-jeu du même Cavani qui invalide un but de Thiago Silva (35e), pour que l’OM limite l’humiliation avant la mi-temps (0-2).

Elle viendra malgré tout. Le remplacement d’un Evra trop diminué par Bedimo n’empêche pas la défense marseillaise de couler. Une combinaison Pastore-Kurzawa, déviée par Matuidi, donne enfin à Lucas le but qu’il cherchait depuis le début du match (49e). Chaque corner parisien met Pelé au supplice et un nouveau déboulé du Belge Thomas Meunier permet à l’Allemand Julian Draxler de fêter son entrée en jeu (0-4, 60e). Un but de Fanni sur une drôle de passe du minot du pays, Maxime Lopez, 19 ans, (70e) n’empêche pas Paris d’enfoncer une dernière fois l’OM par Matuidi (1-5, 72e).

L’OM a maintenant trois jours pour oublier le cauchemar et se préparer à sauver sa saison. Mercredi 1er mars, Monaco et sa tornade offensive seront déjà au Vélodrome en 8e de finale de la Coupe de France.