Un otage allemand décapité par le groupe islamiste philippin Abu Sayyaf
Un otage allemand décapité par le groupe islamiste philippin Abu Sayyaf
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Plusieurs factions du groupe Abu Sayyaf, lui-même proche d’Al-Qaida, ont prêté allégeance à l’Etat islamique depuis 2014.
Le groupe philippin Abou Sayyaf a survécu à plus de dix années d’offensives de l’armée philippine soutenues par les Etats-Unis | © Marconi Navales / Reuters / REUTERS
Le groupe islamiste philippin Abu Sayyaf a diffusé, lundi 27 février, une vidéo montrant la décapitation d’un homme, qui a été identifié comme étant un otage allemand capturé en novembre dernier.
La vidéo, relayée par SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites Internet islamistes, montre le vieil homme décapité à la machette par son bourreau. Il s’agit selon SITE de l’otage Jürgen Kantner. Le délai pour le versement d’une rançon avait expiré dimanche, a encore précisé SITE.
D’Al-Qaida à l’Etat islamique
L’armée philippine avait annoncé le 7 novembre 2016 avoir découvert le Rockall, le voilier de Jürgen Kantner, dérivant dans le sud des Philippines. Le corps nu d’une femme avait été découvert à bord avec un impact de balle. Il avait ensuite été identifié comme celui de la compagne de M. Kantner, Sabine Merz. M. Kantner et sa compagne avaient déjà été enlevés en 2008 par des pirates somaliens dans le golfe d’Aden et retenus pendant 52 jours. Interviewé en 2009, Jürgen Kantner avait expliqué qu’il ne renoncerait jamais à naviguer.
Basé dans le sud des Philippines, Abu Sayyaf a fait son apparition dans les années 1990 et a gagné des dizaines de millions de dollars grâce aux enlèvements et aux actes de piraterie maritime. Plusieurs factions du groupe Abu Sayyaf, lui-même proche d’Al-Qaida, ont prêté allégeance à l’Etat islamique depuis 2014.
Abu Sayyaf a survécu à plus de dix années d’offensives de l’armée philippine soutenues par les Etats-Unis. En 2014, les islamistes d’Abou Sayyaf avaient enlevé un autre couple d’Allemands, qui se trouvait sur son yacht, dans le sud des Philippines. Ils avaient relâché ces otages six mois plus tard en affirmant avoir reçu les 250 millions de pesos exigés (4,6 millions d’euros).