Armes chimiques : veto russe et chinois à des sanctions contre la Syrie
Armes chimiques : veto russe et chinois à des sanctions contre la Syrie
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Un projet de résolution préparé par Paris et Londres prévoyait des sanctions contre des responsables et organismes syriens, en lien avec l’utilisation d’armes chimiques.
Il s’agit du septième veto de Moscou à une résolution sur la Syrie à l’ONU et du sixième de la part de la Chine. | © Mike Segar / Reuters / REUTERS
La Russie et la Chine ont mis mardi leur veto à un projet de résolution de l’ONU qui prévoyait des sanctions contre la Syrie pour son utilisation d’armes chimiques dans le conflit qui ensanglante le pays depuis près de six ans.
Le texte avait été préparé par Paris et Londres dans le sillage de la publication des conclusions de la mission d’enquête conjointe de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). La résolution proposait des sanctions contre 11 responsables syriens, principalement des chefs militaires, et 10 organismes, tous en lien avec l’utilisation d’armes chimiques en Syrie à trois reprises en 2014 et 2015.
L’enquête a conclu que les forces gouvernementales syriennes étaient responsables de trois attaques au chlore et que les djihadistes de l’Etat islamique avaient utilisé du gaz moutarde.
Il s’agit du septième veto de Moscou à une résolution sur la Syrie à l’ONU et du sixième de la part de la Chine.
Neuf des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution. La Bolivie s’est prononcée contre le texte, tandis que l’Ethiopie, l’Egypte et le Kazakhstan s’abstenaient.
Test pour Trump à l’ONU
Ce vote marquait la première grande décision du Conseil depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui cherche à se rapprocher de la Russie.
Depuis Bichkek, au Kirghizstan, Vladimir Poutine l’avait encore rappelé quelques heures avant le vote : imposer des sanctions « n’aiderait pas le processus de négociations » pour la paix en Syrie pour mettre un terme à un conflit qui a fait plus de 310 000 morts depuis 2011.
« Cette résolution est très opportune », a rétorqué après le vote l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Nikki Haley, devant les membres du Conseil. « C’est un triste jour pour le Conseil de sécurité quand les membres commencent à trouver des excuses à d’autres Etats membres qui tuent leur propre peuple. Le monde est sans aucun doute plus dangereux » après ce rejet, a-t-elle ajouté.