En Gambie, les têtes de l’ancien système Jammeh continuent de tomber
En Gambie, les têtes de l’ancien système Jammeh continuent de tomber
Le Monde.fr avec AFP
La dernière victime du grand nettoyage voulu par le nouveau président Barrow est le chef d’état-major du dictateur gambien déchu.
Le chef de l’armée gambienne, Ousman Badjie, limogé lundi 27 février. | SEYLLOU / AFP
Le général Ousman Bargie a été limogé, de son poste de chef d’état-major de l’armée gambienne et remplacé par le général Massaneh Kinteh, a-t-on appris, lundi 27 février, de plusieurs sources sécuritaires. Ce limogeage est une poursuite du grand nettoyage qu’opère actuellement le président Adama Barrow dans les services de sécurité mis en place par son prédécesseur, Yahya Jammeh.
Avant le général Ousman Bargie, Yankuba Badjie, l’ancien chef de l’Agence nationale du renseignement (NIA) rebaptisée Service de renseignement d’Etat avait été placé en détention. Le nouveau chef de l’Etat avait également désigné Ansumana Manneh à la tête du service pénitentiaire en remplacement de David Colley.
Psychologiquement instable
Ousman Bargie occupait le poste de chef des armées depuis 2012, mais le pouvoir réel sur les troupes de cet officier fantasque et psychologiquement instable était sujet à caution. Son remplaçant, ancien ambassadeur à Cuba, était revenu en Gambie ces dernières semaines pour conseiller le président Barrow sur les questions militaires. Il retrouve désormais un poste qu’il a déjà occupé de 2009 à 2012.
Yahya Jammeh a été battu par Adama Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre 2016. Une semaine après avoir annoncé qu’il acceptait les résultats, il avait fait volte-face et avait contesté sa défaite, plongeant la Gambie dans une crise à rebondissements.
Après s’être déclaré loyal à Yahya Jammeh, le général Ousman Bargie avait opéré un revirement durant les derniers jours de la crise et prêté allégeance à Adama Barrow, peu avant le départ en exil de M. Jammeh. Sa volte-face ne lui a cependant pas permis de sauver son poste.