La journée de Donald Trump : quand George W. Bush devient un humaniste
La journée de Donald Trump : quand George W. Bush devient un humaniste
Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters
L’ancien président a livré, sur la chaîne NBC, ses premiers commentaires sur Donald Trump, depuis l’arrivée de ce dernier à la Maison blanche.
Un partisan du président américain Donald Trump, lors d’un rassemblement en faveur de la politique du républicain à Brea en Californie, le 27 février. | JUSTIN SULLIVAN / AFP
Lundi 27 février
Donald Trump, qui a critiqué Pékin ces derniers mois sur des questions comme le commerce et la mer de Chine méridionale, a eu lundi sa première entrevue avec un membre du gouvernement chinois, en la personne du conseiller d’Etat, Yang Jiechi, véritable chef de la diplomatie du pays. M. Yang a vu le président américain pendant cinq à sept minutes, après avoir été reçu à la Maison blanche par le nouveau conseiller à la sécurité nationale, H.R. McMaster, ainsi que par Jared Kushner, gendre et conseiller de M. Trump, et par Steve Bannon, stratège en chef de l’administration, a déclaré un haut responsable américain.
Selon ce dernier, il a été question de la coopération bilatérale et de la possibilité d’organiser une rencontre entre le président et son homologue chinois, Xi Jinping. Aucune date n’a cependant été envisagée à ce stade. Sean Spicer, le porte-parole de l’exécutif américain, a expliqué que MM. Yang et Trump avaient, quant à eux, abordé leurs « intérêts communs en termes de sécurité nationale ». La visite du conseiller d’Etat, dont le rang dépasse celui de ministre des affaires étrangères, fait suite à un entretien téléphonique qu’il a eu la semaine dernière avec le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, durant lequel ils ont affirmé l’importance d’une relation américano-chinoise constructive.
Donald Trump n’a pas ménagé ses critiques envers la Chine, l’accusant de politique commerciale injuste, lui reprochant ses visées expansionnistes et estimant qu’elle n’exerçait pas assez de pressions sur son allié nord-coréen. Mais Pékin semble décidé à remettre la relation avec Washington dans une perspective de long terme : comme l’a noté l’agence Chine nouvelle, la visite de M. Yang coïncide avec le 45e anniversaire du voyage historique du président américain Richard Nixon dans l’Empire du Milieu. Cette visite avait scellé le rapprochement entre les deux puissances, alliées à l’époque contre l’ennemi soviétique commun.
La photo du jour
BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
La conseillère du président, Kellyanne Conway, prend une photo alors que Donald Trump et les dirigeants d’universités historiquement noires se mettent en place pour un cliché de groupe dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, à Washington.
La citation du jour
« Ils se sont tellement focalisés sur la politique qu’ils ne maîtrisaient plus les choses à la fin. »
Pour le président américain, cité par le site d’extrême droite Breibart News, les critiques des stars contre son administration, qui ont ponctué la 89e cérémonie des Oscars, dimanche, sont à l’origine du fiasco final de la soirée – quand la statuette du meilleur film a été donnée par erreur à La La Land avant d’être remise au vrai lauréat, Moonlight. « C’était un peu triste. Ça a enlevé un peu du glamour aux Oscars », a-t-il ajouté.
La vidéo du jour
George W. Bush's Message To Donald Trump: "The Media Is Indispensable To Democracy"!
Durée : 06:06
L’ancien président américain, George W. Bush, a livré dans le cadre d’une interview à l’émission « Today » de la chaîne NBC ses premiers commentaires sur Donald Trump, depuis l’arrivée de ce dernier à la Maison blanche le 20 janvier. Il a ainsi déclaré que les médias sont « indispensables à la démocratie », une position en rupture avec celle du milliardaire, qui voit dans la presse « l’ennemi du peuple américain ».
« Nous avons besoin des médias pour que les gens comme moi aient à rendre des comptes. Le pouvoir peut être très addictif et il peut être corrosif. Il est important pour les médias d’appeler à rendre compte les gens qui abusent de leur pouvoir, que ce soit ici ou ailleurs. »
A la question de savoir s’il soutenait le décret interdisant temporairement l’accès du territoire américain aux ressortissants de sept pays musulmans ainsi qu’aux réfugiés, George W. Bush a fait valoir qu’il était « favorable à une politique d’immigration accueillante et conforme à la loi ». L’homme, dont le double mandat présidentiel a été marqué par le 11-Septembre, prône aussi dans cet entretien la tolérance religieuse.
En bref
- Donald Trump propose une hausse « historique » des dépenses militaires
Pour répondre aux menaces d’un monde « dangereux », le président américain a proposé « une hausse historique » des dépenses du Pentagone : une augmentation de 54 milliards de dollars – soit environ 9 %. A la veille de son premier discours devant le Congrès, Donald Trump a affiché, lors d’une rencontre avec des gouverneurs, sa volonté de présenter un budget 2018 qui respecterait sa « promesse de protéger les Américains ».
Cette hausse sera compensée par une baisse d’un montant équivalent pour les dépenses non-militaires, soit « la proposition de réduction la plus importante depuis les premières années de l’administration Reagan (1981-1989) », selon Mick Mulvaney, directeur du Budget. Evoquant une réduction de l’aide internationale, ce dernier a mis en avant les promesses de campagne du magnat de l’immobilier : « Nous dépenserons moins à l’étranger et plus chez nous. »
- Le Mexique ne renégociera pas l’Aléna si les Etats-Unis lui imposent des taxes
Mexico se retirera des négociations sur l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) si le président américain veut imposer des taxes aux produits mexicains, a déclaré le ministre de l’économie Ildefonso Guajardo. « S’ils disent “On va imposer des taxes de 20 % sur les voitures”, je me lève aussitôt de la table. Au revoir », a-t-il lancé, selon des informations publiées par l’agence Bloomberg. L’accord, qui rassemble depuis 1994 les Etats-Unis, le Canada et le Mexique dans une vaste zone de libre-échange, a fait l’objet de vives critiques de la part de Donald Trump, qui l’a qualifié de « désastre » pour son pays, considérant qu’il sert uniquement les intérêts mexicains. Les échanges commerciaux entre le Mexique et les Etats-Unis se montent à quelque 530 milliards de dollars annuellement. Environ 80 % des produits mexicains prennent le chemin des Etats-Unis.