Donald Trump prône une immigration choisie
Donald Trump prône une immigration choisie
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
« Ceux qui veulent entrer dans un pays doivent être capables de subvenir financièrement à leurs besoins par eux-mêmes », a martelé le président américain devant le Congrès.
Donald Trump applaudi au Congrès, mardi 28 février. | POOL / REUTERS
Lors de son premier discours de politique générale, Donald Trump a de nouveau évoqué mardi 28 février devant le Congrès américain sa volonté de réformer le système du système d’immigration aux Etats-Unis.
Abandonner le système actuel d’une immigration peu qualifiée et adopter à la place un système basé sur le mérite (…) feront économiser énormément d’argent, permettront d’augmenter les salaires et d’aider les familles en difficulté.
« Je pense qu’une réelle réforme positive de l’immigration est possible, pour autant que nous nous concentrons sur les objectifs suivants : améliorer l’emploi et les salaires des Américains, renforcer la sécurité de notre pays et restaurer le respect de nos lois », a déclaré le président républicain, partisan d’un renforcement des frontières.
« Ceux qui veulent entrer dans un pays doivent être capables de subvenir financièrement à leurs besoins par eux-mêmes », a-t-il martelé en prenant l’exemple du Canada et de l’Australie, où l’immigration est souvent conditionnée à des qualifications et professions particulières.
Bataille de chiffres
Ce nouveau système « permettra d’économiser des sommes incalculables », a assuré le républicain, affirmant que « le système actuel coûte aux contribuables américains de nombreux milliards de dollars par an (…), selon l’Académie nationale des sciences ». La presse américaine a cependant relevé que ce calcul ne prend pas en compte le coût du renvoi des quelque 11 millions d’immigrants illégaux vivant aux Etats-Unis. Selon USA Today, « certaines études montrent que s’ils quittaient leur emploi, cela coûterait quelque 5 milliards de dollars sur une décennie à l’économie américaine, même si cela pourrait conduire à des salaires plus élevés pour les travailleurs américains. »
Donald Trump a estimé qu’une « réforme positive » sur l’immigration est possible avec l’opposition démocrate, en dépit de leurs divergences sur le sort des millions de clandestins présents sur le sol américain depuis parfois plusieurs décennies. « Si nous sommes guidés par le bien-être des citoyens américains, alors je crois que républicains et démocrates peuvent travailler ensemble pour obtenir le résultat qui échappe à ce pays depuis des décennies », a-t-il dit.
Quelques heures avant son discours, Donald Trump avait évoqué devant des journalistes à la Maison Blanche la possibilité d’une loi de régularisation pour les sans-papiers n’ayant pas commis de délit. « L’heure est venue d’une loi sur l’immigration, à condition qu’il existe un compromis entre les deux camps », a-t-il dit, selon des propos rapportés par le New York Times.
Fibre nationaliste
Tout au long de son discours, qualifié de « populiste » par le chef de l’opposition démocrate au Sénat, Chuck Schumer, Donald Trump a fait vibrer la corde nationaliste et martelé avec force sa détermination à lutter contre l’immigration clandestine et les immigrés « criminels ».
Il a promis que la construction de son « grand, grand mur » sur la frontière avec le Mexique débutera bientôt.
Pour mieux marquer les esprits, il avait invité dans l’assistance le père d’un jeune de 17 ans « tué par un immigré clandestin, membre d’un gang et tout juste sorti de prison », ainsi que les veuves de deux policiers « abattus par un immigré clandestin qui avait un casier judiciaire et était sous le coup de deux avis d’expulsion », auxquels il a rendu à un hommage appuyé pendant son discours.
Les victimes des crimes commis par des immigrés feront même l’objet d’un traitement particulier avec la création d’un bureau spécial baptisé VOICE (Victims of Immigration Crime Engagement), ordonné par Donald Trump.
Le milliardaire doit dévoiler dans les prochains jours une nouvelle version de son décret migratoire à l’encontre de sept pays à majorité musulmane, qui a été suspendu par la justice fédérale.