L’emploi des jeunes diplômés continue de s’améliorer
L’emploi des jeunes diplômés continue de s’améliorer
Par Elsa Tabellion
Leur insertion professionnelle est plus importante tandis que leur désir d’expatriation diminue, selon le baromètre annuel de « l’humeur des jeunes diplômés » réalisé par Deloitte et Opinion Way.
Selon un sondage réalisé en janvier par OpinionWay et Deloitte, 77 % des jeunes diplômés étaient en poste dans une entreprise. | COD Newsroom / Flickr (CC by 2.0)
« Le marché de l’emploi des jeunes poursuit sa dynamique positive » : 77 % d’entre eux sont en poste dans une entreprise, contre 70 % en novembre 2015 et 51 % en 2014. C’est ce qui ressort de la sixième édition du baromètre de « l’humeur des jeunes diplômés », réalisé en janvier par Opinion Way et le cabinet de recrutement Deloitte*. Parmi ceux qui ont un emploi, 70 % ont un contrat à durée indéterminé (CDI) et 84 % travaillent à temps plein.
Les résultats diffèrent principalement selon le niveau d’études et la région. Le taux d’emploi des diplômés de grandes écoles (88 %) est bien supérieur à celui des jeunes qui ont un niveau bac (66 %). Quand, à Paris, 84 % des jeunes diplômés ont un emploi, ils ne sont que 74 % en province. Les femmes sont plus nombreuses (78 %) à être en poste que les hommes (74 %) ; 78 % des plus de 25 ans travaillent, quand c’est le cas de 76 % des moins de 25 ans.
Le temps de recherche d’un emploi diminue
Questionnés sur le meilleur moyen de trouver un emploi, 41 % des sondés citent le réseau, 25 % sont passés par les annonces, 23 % par le bouche-à-oreille et 18 % ont obtenu leur poste grâce à leur stage ou leur alternance.
En moyenne, les jeunes qui occupent actuellement un emploi ont mis huit semaines à le trouver, un record de brièveté (ce délai était de neuf et onze semaines lors des précédentes éditions). Le nombre de CV envoyés diminue également, passe de 29 en janvier 2015 à 21 désormais.
Les jeunes ont, pour la plupart, passé quatre entretiens avant d’obtenir leur poste. A noter que pour ceux qui sont en recherche d’emploi, celle-ci dure en moyenne depuis 21 semaines (comme lors du précédent baromètre) avec néanmoins des entretiens plus nombreux. Et 59 % se déclarent confiants quant à leur avenir professionnel, contre 49 % il y a deux ans.
L’expatriation tente moins
A la question « Où se situe votre avenir professionnel ? », 84 % des jeunes diplômés, qu’ils soient ou non en poste, se voient plutôt en France, et 16 % à l’étranger, alors que fin 2015, seulement 77 % citaient l’Hexagone. Les principales raisons évoquées sont « la qualité de la vie », « la crainte d’aller voir ailleurs, la peur de l’inconnu » et « le manque d’expérience ».
En revanche, pour ceux qui sont intéressés par l’expatriation, les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni sont les trois pays les plus prisés. Pourquoi veulent-ils partir à l’étranger ? Ils aspirent à « travailler dans un environnement culturel différent », « progresser dans la maîtrise d’une langue étrangère », « être mieux rémunéré » et « enrichir le CV ».
Les entreprises moyennes
L’étude aborde également les attentes des jeunes diplômés concernant les entreprises qu’ils intègrent. Ils souhaitent avant tout entrer dans des entreprises de taille intermédiaire (29 %) et des petites et moyennes entreprises (24 %). Les grosses structures, comme les plus fragiles, attirent moins : 11 % des sondés veulent rejoindre une entreprise du CAC 40 et 10 % une start-up.
La possibilité d’avoir des horaires de travail flexibles est « importante » pour 87 % des interrogés. Ils souhaitent aussi plus d’autonomie (78 %) et de pratiquer le télétravail – ponctuellement ou non (59 %).
Enfin, à la question « Avez-vous le projet de créer votre propre entreprise ? », 48 % ont répondu « oui », soit près d’un jeune sur deux. Mais à court terme, c’est-à-dire dans les trois ans à venir, moins d’un diplômé sur cinq (15 %) imagine concrétiser ce projet.
« Développer les premiers contacts avec l’emploi »
Les jeunes diplômés ont également été interrogés sur leurs attentes politiques. Pour 75 % d’entre eux, on ne parle pas suffisamment des jeunes dans la campagne présidentielle. Et s’ils étaient élus président de la République, les jeunes appliqueraient « une politique auprès des entreprises pour favoriser l’embauche des jeunes » et des mesures pour « développer et promouvoir les premiers contacts avec l’emploi ».
*L’étude a été réalisée entre le 5 et le 26 janvier 2017 auprès de 1 002 personnes représentatives des jeunes ayant achevé leurs études, titulaires d’un diplôme de niveau bac à bac +5 depuis moins de trois ans et en poste ou en recherche d’emploi dans le secteur privé.